Interview de Claire Jollain « Nous nous méprenons totalement sur la génération Z »

6 février 2025

Interview de Claire Jollain « Nous nous méprenons totalement sur la génération Z »

Photo © HIM Business School

Claire Jollain – Doyenne de la HIM Business School

Claire Jollain est doyenne de la HIM Business School depuis 2023, où elle joue un rôle clé dans l’élaboration et la gestion des programmes académiques. Forte d’un double diplôme, un Master en Éducation de la Derby University et un Master en Marketing International de l’EDHEC, Claire possède une expertise précieuse en pédagogie et en gestion de l’enseignement supérieur. Avant de rejoindre HIM, elle a dirigé avec succès le programme de Bachelor du César Ritz Colleges, consolidant ainsi son savoir-faire dans l’éducation hôtelière. Elle était également directrice adjointe de la Swiss Hotel Management School, au campus de Caux, ce qui lui a ainsi permis de consolider ses connaissances en matière d’éducation et de la gestion. Aujourd’hui, elle inspire et guide les étudiants en Bachelor en leur enseignant des matières aussi stratégiques que le management, le marketing digital et la communication. Depuis 2015, Claire se passionne pour la génération Z, une génération aux attentes et perspectives nouvelles, qu’elle explore en profondeur à travers ses cours et des projets collaboratifs. Son engagement à comprendre et à anticiper les dynamiques de cette génération lui permet non seulement d’adapter son enseignement aux besoins actuels, mais également de préparer ses étudiants à exceller dans un secteur en constante évolution.

Monde Economique: Vous étudiez la génération Z depuis 2015. Quelles sont, selon vous, les principales caractéristiques qui distinguent cette génération des précédentes, notamment en termes d’apprentissage et de leadership ?

Claire Jollain: Trois caractéristiques de la génération Z peuvent être mises en avant. Tout d’abord, il est prouvé scientifiquement que les jeunes issus de cette génération ont un cerveau légèrement modifié dans la manière dont il traite l’information. Leur temps d’attention est ainsi réduit, ce qui s’explique notamment par le fait qu’ils ne s’ennuient pas. Ils ont en effet grandi avec le téléphone portable, ce qui amène leur cerveau à devoir traiter un très, voire trop grand volume d’informations sans qu’il ne puisse se reposer pour les trier.

La deuxième caractéristique découle de la première. En effet, ce bombardement d’informations leur rend difficile de déterminer si, dans un cours par exemple, l’anecdote est aussi importante que la théorie. Aussi, il est important de leur donner un cadre afin de les rassurer, cela d’autant plus que les informations qu’ils reçoivent et le monde dans lequel ils évoluent sont pleins de contradictions.

En troisième lieu, ils s’attendent à ce que nous appliquions et mettions en pratique ce que nous leur demandons de faire. Il n’y a rien de plus incohérent pour eux qu’un professeur qui leur dit quoi faire tout en se permettant d’agir différemment.

Monde Economique: Dans un monde professionnel de plus en plus diversifié et exigeant, comment la génération Z aborde-t-elle la notion d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ? Quels impacts cela pourrait-il avoir sur le secteur hôtelier ?

Claire Jollain: Nous nous méprenons totalement sur la génération Z. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ils aiment travailler et n’ont pas de frontière entre vie privée et vie professionnelle. Dès le moment où leur travail est porteur de sens et leur plaît, ils se donnent sans compter. Il est dès lors important que nous leur expliquions le sens de leurs études. Je décris les soft skills et l’hospitalité comme étant un super pouvoir : celui de créer des sourires sur un visage et d’arriver à régler des problèmes ou de ramener le client à la satisfaction. La relation client est primordiale quelle que soit l’entreprise. Notre but est d’accompagner la génération Z à trouver du sens dans le fait de rendre un client satisfait et heureux. 

Monde Economique: Votre parcours est très diversifié, allant de l’industrie de l’automobile à l’industrie du luxe. Comment ces expériences ont-elles façonné votre approche de l’enseignement ?

Claire Jollain: J’ai effectivement débuté ma carrière dans l’industrie automobile en gérant les problèmes de voitures qui ne fonctionnaient pas, puis ai enchaîné avec l’événementiel, des fashion shows aux mariages de célébrités. Le point commun de ces expériences est qu’elles mettent l’humain au centre. Aller dans l’éducation s’inscrit donc dans une continuation logique. Nous essayons de donner un maximum d’outils et de ressources aux jeunes afin qu’ils soient prêts pour affronter le monde.

Monde Economique: Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels sont confrontés les étudiants qui se préparent à entrer dans le monde du travail dans le contexte mondial actuel, et comment la HIM Business School les prépare-ils à relever ces défis ?

HIM Business School © HIM Business School

Claire Jollain: Nous tenons à offrir aux étudiants les connaissances et les ressources nécessaires afin qu’ils soient prêts à affronter le monde. Pour ce faire, l’école met l’accent sur trois valeurs fondamentales : les soft skills, l’immersion dans le monde réel et le fait d’être professionnel en toute circonstance. Nous allions la discipline de l’école hôtelière à beaucoup de pratique et d’échanges avec l’industrie, ce qui constitue notre force pour relever les défis.

Monde Economique: Le cadre exceptionnel de Montreux, entre lac et montagnes, est souvent cité comme un atout majeur pour la HIM Business School. En quoi pensez-vous que cet environnement joue un rôle clé dans l’attractivité de l’école pour les étudiants du monde entier ?

Claire Jollain: Tout d’abord, la Suisse est connue à l’international pour l’excellence de son éducation privée. Il s’agit également d’un environnement stable et sécuritaire pour les étudiants. Montreux demeure une ville internationale à taille humaine, et allie ainsi le cosmopolitanisme à un cadre chaleureux de carte postale. Située à côté du lac et des montagnes, elle permet aux étudiants de profiter de nombreuses activités extra scolaires et de se connecter avec la nature. On peut comparer la HIM Business School à une « boutique-school », où tout le monde se connait.

Monde Economique: Quels sont, selon vous, les principaux atouts que les étudiants diplômés de la HIM Business School emportent avec eux dans leurs carrières professionnelles, et comment ces atouts reflètent-ils la vision et la mission de l’école ?

Claire Jollain: Notre slogan est « be world ready », ce qui signifie que les étudiants acquièrent avant tout un point de vue sur le client et sur l’expérience client. Ils arrivent souvent impressionnés, à 18 ans, pour la plupart quittant la maison pour la première fois, et repartent, à 21 ou 22 ans, avec le goût de la curiosité de l’autre et un an et demi de stage de terrain en poche.

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