Interview de Muriel Maillard: Lorsqu’un client fait appel à mes services, je prends le temps de faire un état des lieux de chaque pièce

3 juillet 2017

Interview de Muriel Maillard: Lorsqu’un client fait appel à mes services, je prends le temps de faire un état des lieux de chaque pièce

Interview de Muriel Maillard fondatrice de la société « Un instant Papillon », une société spécialisée dans l’organisation d’intérieur.

Monde Economique : Le rangement d’intérieur est un nouveau métier venu du Canada. En quoi consiste-t-il ?

Muriel Maillard : En effet, ce métier d’organisateur d’intérieur, a vu le jour au Canada ainsi qu’aux Etats-Unis. Il consiste à proposer des solutions de rangement efficaces et autant que faire se peut durables. Lorsqu’un client fait appel à mes services, je prends le temps de faire un état des lieux de chaque pièce. Je propose des méthodes de rangement adaptées au mode de vie de celui-ci. Il sera personnalisé également en fonction de ses goûts personnels. La plupart du temps, la penderie, les cosmétiques, les papiers administratifs s’accumulent. Ainsi, avec des outils précis, je donne les moyens de garder en ordre chaque chose. J’amène également l’enfant à ranger de manière ludique et pédagogique.

Monde Economique : Généralement on dit que derrière le désordre il y a fréquemment anguille sous roche. Quels sont les évènements qui peuvent inciter une personne à négliger son intérieur ?

Muriel Maillard : Elles peuvent être multiples en raison de notre mode de vie actuel. Il y a des traits de caractère que l’on perçoit tôt chez l’enfant en lien avec l’ordre. Toutefois, il est prudent de ne pas mettre les gens dans des cases. Des événements de vie majeurs, tels qu’une naissance, un déménagement, une maladie, ou encore un deuil, peuvent bouleverser notre quotidien et nous faire perdre nos repères. Par exemple, un salarié qui travaille à plein temps, peut se retrouver à tout moment face à une surcharge de stress, qui peut le perturber au point de le rendre incapable de prendre soin de son intérieur. A côté de cela, il y a les personnes qui sont sujettes à un dérèglement psychologique de type syndrome de Diogène. Ce trouble du comportement, qui est parfois lié à une addiction à l’alcool, se caractérise par une absence d’hygiène et une tendance à accumuler de manière compulsive des objets ou des détritus. C’est ainsi que le lieu de vie devient peu à peu insalubre et invivable. Cette situation nécessite un soutien psychologique, et un suivi avec d’autres professionnels du social.

Monde Economique : Vous êtes arrivée à ce métier suite à une reconversion. Quels sont les nouvelles compétences que vous avez dû acquérir pour le mener à bien?

Muriel Maillard : Mon éducation familiale, ainsi que mes diverses expériences professionnelles m’ont amené tout naturellement vers ce métier. J’ai mis en place des stratégies de rangement dans diverses structures telles que des crèches, des centres de loisirs ou encore des EMS. Avec ma sensibilité artistique et mon ouverture aux autres cultures j’arrive rapidement à détecter le potentiel d’un lieu de vie. C’est ainsi que j’arrive à l’aménager de manière fonctionnelle et esthétique en vue de le mettre en harmonie avec le for intérieur de ses occupants. Outre cela, je fais appel à ma capacité à résoudre les petits soucis du quotidien, ma créativité, et mon aptitude à innover. L’écoute, l’empathie et le respect sont très importants dans ce processus, car le client nous ouvre la porte de son lieu de vie.

Monde Economique : Les mauvaises habitudes sont souvent tenaces. Combien de temps faut-il pour réapprendre à prendre soin de son intérieur ?

Muriel Maillard : En effet, c’est un processus qui peut prendre du temps. Mais cela est variable d’une personne à l’autre. Lorsque le client fait appel à un professionnel du rangement, c’est qu’une prise de conscience s’est réalisée et le besoin de changer est déjà présent. En moyenne chez ce type de client, il faut un mois pour redonner de nouveaux réflexes au cerveau, afin d’entretenir le désir de vouloir continuer à garder son intérieur propre et rangé. Par contre pour les personnes atteintes du syndrome de Diogène, l’accompagnement peut être plus long à cause des risques de rechute.

Monde Economique : Prendre soin de son intérieur revient à cultiver son bien-être. Peut-on en conclure que le home organiser est une nouvelle forme de thérapie ?

Muriel Maillard : Un home organiser n’est pas un professionnel de santé. Si le patient est atteint d’un trouble du comportement son action sera complémentaire de celle du psychologue ou du psychiatre. Le home organiser est un professionnel du bienêtre qui fournit un résultat immédiat et visible à son client. En effet, il est plus facile de transformer un intérieur que de résoudre un problème existentiel. Cela est toujours gratifiant de voir les résultats d’une meilleure qualité de vie chez un client. Le bien-être, et le gain de temps que les clients ressentent une fois le tri effectué ont globalement des effets très positifs. C’est en ce sens que j’adhère à l’idée selon laquelle, le désencombrement d’un lieu de vie est une condition sine quae non pour qu’un individu redevienne plus serein et plus disponible pour lui-même et ses proches.

un-instant-papillon.ch

Contact : muriel@un-instant-papillon.ch

Tel : 078 797 54 72

Photo prise au Tesla Store de Genève

 

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