Interview de Nadiejda Luntadila fondatrice de l’agence Cyrus Communications, une entreprise spécialisée dans la communication installée à Neuchâtel et à Johannesburg.
Monde Economique : On dit généralement que pour se lancer dans les métiers de la communication il faut avoir un minimum de sensibilité artistique. Est-ce votre cas?
Nadiejda Luntadila : La mission d’un conseiller en communication consiste à apprendre à son client à se présenter sous son meilleur jour, en vue d’attirer l’attention d’une audience sélectionnée. Qui de mieux placé qu’un artiste, un acteur ou un metteur en scène pour remplir ce rôle, puisque nous savons tous que la maîtrise des techniques de séduction est une discipline dans laquelle les meilleurs d’entre eux excellent. En ce qui me concerne, j’ai eu la chance de naître dans une famille originaire d’Europe de l’est et d’Afrique comptant de nombreux artistes en son sein. Ma mère est artiste peintre et architecte, et pendant longtemps son père a dirigé un théâtre à Krivoï-Rog en Ukraine ex : URSS. Mon père était directeur à la SOMECA, une société d’artistes musiciens au Congo. Il va de soi qu’avec de telles origines on hérite forcément de certaines prédispositions pour l’art de la mise en scène. Ma famille était installée au Congo quand ma mère s’est rendue compte un jour que j’avais une prédisposition naturelle pour les disciplines artistiques. A cette époque j’étais douée pour harmoniser les couleurs et j’adorais illustrer mes rêves de petites filles avec des dessins. Aussitôt constaté cela, elle m’a inscrite à l’Ecole des Beaux-arts de Kinshasa. Ce qui s’est avéré être une décision des plus judicieuses, puisque au sein de cette institution non seulement je me suis perfectionnée en dessin peinture et sculpture mais aussi j’ai appris à travailler les matériaux de récupération pour en faire des œuvre d’art. Pour certains cela est anodin. Mais dans mon cas cela a été une opportunité inespérée
Monde Economique : Le secteur de la communication est très vaste. Quels sont les domaines d’expertise de Cyrus Communications ?
Nadiejda Luntadila : Chez Cyrus Communications International, nous nous occupons de la promotion des individus et des entreprises en usant d’une stratégie de communication basée sur une écoute permanente du marché. Quand un de nos clients nous confie la défense de ses intérêts, nous cherchons toujours à dresser le portrait-robot de la cible clientèle qu’il souhaite toucher. Ensuite nous cherchons à savoir si l’offre de produits ou de services qu’il propose correspond aux attentes de ses clients potentiels. Une fois ce premier travail d’analyse effectué nous identifions l’ensemble des paramètres qui vont influencer positivement ou négativement la demande de son produit. Ce n’est qu’après ce travail de repérage minutieux que nous initions une campagne de branding. Pour mener à bien l’ensemble de ces missions, nous nous appuyons sur un ensemble de professionnels issu du monde de la statistique, de l’économie, du marketing, de la communication et des médias. Nous travaillons avec une clientèle locale et internationale qui veut soit asseoir sa visibilité ou lancer des produits nouveaux. Cette clientèle nous sollicite parce qu’elle sait que notre groupe dispose d’une solide expérience sur ces deux problématiques. En générale nos clients sont issus du monde du luxe, de la finance, du conseil, de l’industrie et de l’innovation pharmaceutique et médicale. Nombreux sont ceux de mes clients qui me sollicitent comme mentore parce qu’ils savent que j’ai eu l’occasion de créer une activité dans le même secteur d’activité qu’eux.
Monde Economique : Vous êtes d’origine sud-africaine et vous avez décidé d’installer votre entreprise sur le canton de Neuchâtel. Pourquoi un tel choix ?
Nadiejda Luntadila : Notre choix s’est porté sur la région de Neuchâtel avant tout pour des raisons essentiellement sentimentales. Neuchâtel est la ville où mon mari a failli naître et c’est aussi le lieu où il a fait ses études. En termes de qualité de vie, Neuchâtel est une cité à dimension humaine où il fait bon vivre et où on a la chance d’évoluer dans un cadre d’une rare beauté dénué de stress. Nous avons choisi ce canton aussi pour une autre raison. Comparé à d’autres villes suisses, la ville de Neuchâtel pour nous était l’endroit le plus propice au développement d’une activité à but lucratif car son tissu économique ne nous était pas inconnu. En effet c’est à Neuchâtel que mon époux a commencé sa carrière de gestionnaire de patrimoine. Je pense même que cette ville a énormément contribué à sa réussite professionnelle, puisque c’est ici qu’il a rencontré plusieurs mentors et amis qui lui ont prodigué des conseils très pertinents afin qu’il puisse se lancer et réussir dans ce domaine. Cet élément a énormément pesé dans la balance car en Suisse on réussit difficilement dans les affaires sans un minimum de relationnel. Par ailleurs, Neuchâtel dispose d’un office de la promotion économique très dynamique qui fait tout pour faciliter l’installation des investisseurs étrangers. Certains de nos clients apprécient Neuchâtel à cause de tous les soutiens qu’on peut y trouver en matière d’innovation technologique.
Monde Economique : Aujourd’hui le consommateur est de moins en moins fidèle. Que doit-on faire pour développer une relation durable avec lui en dépit d’un tel contexte ?
Nadiejda Luntadila : Selon moi le consommateur est infidèle pour un ensemble de raisons. Nous vivons une époque où les consommateurs veulent en avoir pour leur argent et où la tendance est à la fin des situations de monopole. Parallèlement à cela avec la multiplicité des médias en ligne et des réseaux sociaux le consommateur a de plus en plus accès à la concurrence. En sus de cela avec les forums un banal différent avec un client peut rapidement faire le tour du monde. Avec le développement de la précarité sur le marché du travail de plus en plus de ménages sont obligés de faire attention à l’état de leurs finances. Même si dans un tel contexte il n’est pas toujours facile pour un chef d’entreprise d’assurer la pérennité de son business, il faut quand même reconnaître que cette situation a du bon. Elle a du bon en ce sens qu’elle incite les entreprises à ne pas s’endormir sur leurs lauriers. Aujourd’hui proposer des produits et services de qualité ne suffit pas, il faut avant tout penser à servir correctement le client et surtout à innover. C’est en étant aux petits soins avec ses clients et en les écoutant qu’on les fidélise. Pour cela, il faut s’appuyer sur un bon CRM pour suivre l’évolution de la cartographie de son portefeuille de clientèle et aussi mettre en place un dispositif de veille sectorielle et de suivi des tendances.
Cyrus Communications International