Interview de Pascal Schneiter: C’est fréquemment le « Swiss Made » qui fait pencher la balance

20 août 2017

Interview de Pascal Schneiter: C’est fréquemment le « Swiss Made » qui fait pencher la balance

Interview de Pascal Schneiter, CEO de ALPARQ

Monde Economique Alors que les marchés traditionnels sont en crise, c’est du côté des pays émergents que certaines entreprises parviennent aujourd’hui à trouver de bons rendements. Les marchés émergents sont-ils la promesse de nouvelles opportunités?

Pascal Schneiter A partir du moment où votre marché domestique et les marchés étrangers sur lesquels vous êtes le cas échéant déjà présents n’offrent plus les perspectives de développement escomptées, vous vous devez de prospecter de nouveaux horizons. C’est une évidence. Maintenant, de cette évidence à la démonstration que les marchés émergents correspondent effectivement à une promesse, il y a encore un (grand) pas.

Monde Economique Basé à Genève, ALPARQ est une société suisse qui fournit des parcs accrobranches par le biais d’un système de franchise. Y-a-t-il un avenir pour une entreprise telle que la vôtre, dans un marché suisse qui ne compte que 8 millions d’habitants?

Pascal Schneiter Dans le cadre du partenariat que nous avons établi avec la société Altitude Montage Sàrl à Aigle, nous avons naturellement convenu que le développement des marchés sur lesquels notre partenaire était déjà présents, la Suisse en tête, resteraient de son ressort. Les marchés sur lesquels ALPARQ travaille en priorité sont le continent africain, le Moyen-Orient ainsi que la Chine.

Monde Economique Pour une entreprise telle qu’ALPARQ, quelles sont les perspectives offertes par les marchés émergents notamment africains et asiatiques?

Pascal Schneiter Tout en émettant les réserves d’usage propres à toute statistique, il n’en reste pas moins que les chiffres dit-on « ne mentent pas ». Ci-dessous, quelques données relatives au continent africain :

La population actuelle est de 1,2 milliards d’individus et devrait doubler d’ici, non pas 100 ou 200 ans, mais d’ici 2050. Autant dire que cela nous est promis pour après-demain.

La classe moyenne représente à ce jour un tiers de la population et cette proportion va passer à près de 45 % dans le même laps de temps.

La population mondiale compte en moyenne 27 % d’individus de moins de 15 ans. Sans surprise, c’est en Europe que la proportion est la plus faible avec 16 %. Quant à l’Afrique, elle présente une proportion de 41 %.

Si vous couplez ces trois éléments, vous réalisez alors ce que cela signifie en termes de marché, de consommateurs et de croissance.

Monde Economique La Suisse dans son ensemble bénéficie d’une image de marque très positive dans l’esprit des gens à l’étranger. Jouer la carte du « Swiss Made » est-elle pour vous, un atout commercial?

Pascal Schneiter Il est indéniable pour qui voyage à travers le monde que le concept de « Swiss made » se vend encore merveilleusement bien. Les adjectifs habituels de sérieux, de rigueur, de qualité, etc. sont toujours des éléments mis en avant par nos clients étrangers. Même si le corollaire de ce magnifique label est la question du prix, il n’en reste pas moins qu’au final le client choisit très souvent la qualité suisse.

A cet égard, les expériences que je vis dans le cadre d’ALPARQ sont très révélatrices. Oui, nous avons des concurrents étrangers, mais, en raison même de l’aspect essentiel que revêt la sécurité dans le produit accrobranche que nous proposons, c’est fréquemment le « Swiss Made » qui fait pencher la balance en notre faveur et ce, malgré des prix supérieurs de 20 à 30 %.

Monde Economique Avec le recul, les marchés émergents sont-ils une chance ou un risque ?

Pascal Schneiter De toute évidence, ils cumulent les deux. La clé du succès réside dans le fait d’être accompagné par des partenaires qui connaissent, qui sont issus et qui ressentent le marché en question. Partir la fleur au fusil serait une erreur. Ne pas considérer ces marchés comme une option en serait une autre toute aussi importante.

 

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