Interview de Pierre Paley, Architecte
Monde Economique Actif depuis 2009, Paley Architectes est un bureau reconnu dans le design architectural et vos activités embrassent une clientèle variée et exigeante. Comment vous définiriez-vous ?
Pierre Paley C’est toujours difficile de se définir de manière précise et immuable lorsque nous évoluons dans un domaine en constante évolution. Je dirai que ce qui définit le mieux notre travail c’est l’application que nous mettons à requestionner constamment nos acquis afin de pouvoir répondre, justement, aux évolutions contextuelles, programmatiques et économiques encadrant notre métier.
Monde Economique On dit généralement que l’inspiration vient d’un ensemble d’images, de rencontres, d’événements qui aident à formuler des idées au moment voulu. Quelles sont vos sources d’inspiration quand vous abordez un nouveau projet ?
Pierre Paley L’inspiration, elle est partout. Lorsque l’on exerce une profession créative, nous nous devons d’être alertes sur tout. Chaque chose qui entoure notre quotidien est source d’inspiration. Selon moi, c’est de part l’observation des éléments du quotidien et ses changements que notre métier d’architecte devrait commencer. Et cela passe comme vous le stipulez dans votre question, part des images, un ressenti, l’appréciation du travail de nos confrères.
Monde Economique Avec l’essor des centres commerciaux, des supermarchés, l’espace public s’est détérioré. La ville est devenue moins praticable pour le piéton et par là même moins agréable. Comment rendre nos villes accueillantes ?
Pierre Paley Vous pointez du doigt les centre commerciaux et supermarchés comme étant des acteurs de la détérioration des espaces publics. Hors ce qui définit un espace public sont les échanges sociaux. Je parle d’échanges sociaux aux sens large. Dans l’histoire des civilisations je vous rappelle tout de même que les marchés abrités (qui sont par ailleurs les ancêtres des supermarchés et centre commerciaux) bouillonnaient de vie sociale.
De mon point de vue, la vraie raison de la détérioration des espaces publics ce n’est pas le programme en lui même et quel qu’il soit, c’est la non considération du tissu urbain dans lequel l’on implante tel ou tel projet. Mais vous soulevez là une réelle problématique qui est l’héritage au niveau politique du manque d’égard quant à l’importance de ces espaces dans les années 80. Aujourd’hui nous commençons à percevoir les efforts qui sont fournis par nos politiques afin de remédier à ce problème. Donc oui, j’ai bon espoir de croire que tout est mise en œuvre à toutes les échelles du développement urbain pour rendre nos villes plus accueillantes.