Photo © Qolf
Interview de Patrick Minengu – Directeur de la maison QOLF
Monde Economique : L’épicerie fine bénéficie depuis plusieurs années de l’engouement des consommateurs pour une nourriture de qualité. Cet intérêt autour des épiceries fines peut-il être un effet de mode ?
Patrick Minengu : L’engouement des clients pour une nourriture de qualité a toujours été présente. Les circonstances font que, d’une période à une autre, cette demande latente se manifeste davantage à un moment plus qu’à un autre. Cet accroissement est davantage dû aux changements structurels qui impactent, depuis quelques années, notre secteur d’activité. Nous bénéficions des avancées provenant d’autres industries. Il y a 15 ans nous ne possédions pas tous ces moyens de communication ni de logistique.
Monde Economique : Ce marché se développe aussi grâce à la multiplication de petites officines s’occupant de la culture du terroir et à la montée en puissance des e-commerçants tels que vous. Comment l’aventure de la maison QOLF a-t-elle commencé ?
Patrick Minengu : C’est avant tout le fruit des artisans plus que l’épicerie fine Qolf. Il faut savoir que sans offre, il n’y a point de distribution. Ma passion pour la gastronomie et les bons produits m’ont permis de rassembler une poignée d’artisans d’exception en un point. Le but étant de créer un point de rencontre sur internet entre les clients désireux de se procurer des aliments sains, savoureux et délicieux, et les produits d’artisans respectueux de ce que la nature offre.
Monde Economique : L’épicerie fine et les produits traiteur à forte valeur ajoutée étaient, il n’y a pas si longtemps, l’apanage de quelques marques prestigieuses telles que Fauchon ou Caviar House. Face à une forte concurrence dans ce marché, comment comptez-vous vous faire votre place au soleil ?
Patrick Minengu : Cette forte concurrence est une bonne chose. Elle stimule les stratégies mais surtout invite les clients à la découverte de nouveaux produits. C’est ce que nous offrons.
Monde Economique La maison QOLF met en avant son offre autour du bien manger en insistant sur le côté naturel des produits proposés qui sont de saison, exquis, locaux et loin des produits industriels. Envisagez-vous à l’avenir d’élargir la gamme de vos produits ?
Patrick Minengu : Tout à fait. Il y’a encore tant de produits palatables qui, pour l’instant, ne sont pas encore référencés.
Monde Economique : On dit souvent que les épiciers fins sont des chasseurs de trésor. Ce qualificatif (cette appellation) s’applique -t-il à vous ? Si oui, justifiez votre réponse
Patrick Minengu : Au sein de notre épicerie fine, les trésors ce sont les artisans que nous avons dénichés qui, eux-mêmes, dénichent des trésors. Alors, si c’est dans ce sens, je dirai que oui.
Prenez un artisan comme Giovanni Fabbri, c’est un monument des pâtes alimentaires. Pour produire les meilleures pâtes aux mondes, il n’a cédé à aucune sirène (ndlr : pâtes produites à partir de variétés de blés anciennes italiennes, blé moulu à basse température, séchage à 38°) pour que ses pâtes restent digestes et riches en nutriments. Des exemples comme lui j’en ai beaucoup. Vous avez Patrick et Pascal Duler (ndlr : jambon Patrick Duler, foie gras et truffe noire du Quercy), Cédric Pennarun (ndlr: sel Grand Cru de Batz), Roï Hendel (ndlr: épices aux saveurs exceptionnelles).
Vous savez, je suis un passionné de basket-ball. Et la nuit dernière, Steven Curry (ndlr : Golden State Warriors) a établi un nouveau record de paniers à 3pts marqués dans l’histoire de la NBA. Ce joueur est incroyable, voyez-le jouer et vous aurez une joie qui ne s’explique pas. Ce qui est plus fort encore, c’est qu’il a tout simplement posé les bases d’un nouveau standard de l’élite des meneurs et shooteurs à 3pts de sa génération et de la génération future. J’ai la même considération, la même passion envers les artisans de bouche qui portent leur art jusqu’à son plus haut degré de pureté. De sorte que, lors de la dégustation des produits, cela nous procure un plaisir et une joie qu’on ne peut exprimer que par des onomatopées.
Monde Economique : Le marché suisse de l’épicerie fine est en pleine expansion et vous laisse une grande marge en termes de développement. Quelles perspectives pour la maison QOLF ?
Patrick Minengu : Nous devons rechercher à grandir pas à pas, en développant tant le marché des professionnels (cheffes et chefs gastronomiques et/ou privés, hôtels haut de gamme et Palaces, cliniques, en d’autres mots les professionnels qui recherchent l’excellence dans les mets), que celui des particuliers. Notre petite structure nous permet de travailler en direct et de manière personnalisée avec les professionnels à l’image de ce que nous réalisons avec nos artisans. Nous voulons être capable de fournir l’ingrédient dont le chef gastronomique a besoin et selon le rythme de sa cuisine. Et si nous ne pouvons pas lui fournir ce produit, alors, nous l’orienterons vers une autre épicerie fine. Nous sommes au service des gastronomes, particuliers et professionnels.
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