Interview Raphël Rapin: « Le processus souvent volontairement lent et répétitif permet de faire évoluer mon dessin »

16 décembre 2020

Interview Raphël Rapin: « Le processus souvent volontairement lent et répétitif permet de faire évoluer mon dessin »

Photos © Raphaël Rapin

Monde Economique : Pourriez-vous nous parler de l’œuvre que vous avez choisi de nous présenter aujourd’hui ?

Raphaël Rapin: Dragon – dessin original – stylo à l’encre de chine -31x34cm cadre en chaîne huilé + verre anti-reflet CHF 2’300

J’ai réalisé cette oeuvre il y a une dizaine d’années dans le but de la sérigraphier sur textile pour une exposition personnelle au Docks à Lausanne. Ce travail m’a bien évidement demandé beaucoup plus de temps qu’il n’était sensé et a également fait transpirer mon ami sérigraphe (colormakerz.ch) plus que prévu, cela dans le but d’honorer ma forte disposition pour un perfectionnisme exaspérant… Ironiquement mes « maladresses » de l’époque sont proportionnelles à la satisfaction que j’ai de présenter aujourd’hui le dessin original. 

Il est l’expression d’un mélange de rage, de joie et d’enthousiasme, tout cela réalisé avec minutie. 

Monde Economique : Parmi toutes vos œuvres, pourquoi avoir choisi celle-ci en particulier ?

Raphël Rapin

Raphaël Rapin: J’aime particulièrement dans cette oeuvre le paradoxe entre le processus quasi méditatif et son résultat explosif.

Elle est clairement le reflet de ma personnalité et de ma façon d’aborder mon travail artistique. 

Je l’ai choisie également pour la simple et bonne raison qu’elle n’a été encadrée, avec amour et savoir-faire, que très récemment (goupiegoupek.ch) et qu’elle souhaitait être vue.

Monde Economique : Dans quelle mesure, cette œuvre est-elle représentative de votre travail artistique ?

Raphaël Rapin: Cette oeuvre est représentative de mon travail artistique dans le sens ou elle illustre mon penchant pour la répétition du geste et les processus volontairement lents. 

Elle fait bien sûre référence à La Vague d’Hokusai mais reflète également mon attrait pour les créatures fantastiques et les mythes, pour l’imaginaire, et pour la réinterprétation de nombreuses inspirations visuelles. Formellement elle contient des similarités claires avec mes travaux ultérieures, de mon attrait pour la ligne à la composition.

Monde Economique : A ce propos, comment définiriez-vous votre approche artistique ?

Raphaël Rapin: Je n’ai pas de thèmes dominants dans l’approche de mon travail artistique. Je le décrirais surtout comme un jeu sur la forme. Un équilibre entre ce que j’essaie de suggérer par la forme et ce qu’elle me suggère en retour comme idées nouvelles et inattendues. Le processus souvent volontairement lent et répétitif permet de faire évoluer mon dessin sans avoir à faire d’esquisses trop définies au préalable, et de laisser place à une certaine spontanéité et ouverture.

Dans le cadre de ce jeu sur la forme j’aime expérimenter différents outils —crayons—stylos—acrylique—gouges— et j’effectue depuis peu des travaux en volume —papier mâcher—céramique—plâtre— découlant directement de l’esthétique de mes travaux en 2d. 

Instagram: @raphael.rapin

L’association Artistes.ch (www.artistes.ch) promeut les artistes suisses romands en augmentant leur visibilité et la viabilité économique de leur activité artistique. Récemment, le magazine Monde Economique et Artistes.ch ont conclu un partenariat. C’est dans ce cadre queMonde Economique publie désormais à intervalles réguliers l’interview d’un(e) artiste promu(e) par Artistes.ch et participant à sa plateforme en ligne et à ses expositions ponctuelles et permanentes.

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