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Par Stefania Di Cecca– Presidente Career Women’s Forum (CWF)

Monde Économique: Cette 14e édition du WAVE avait pour thème central la confiance. Pourquoi avoir choisi cette thématique et en quoi est-elle essentielle aujourd’hui ?

Stefania Di Cecca: Nous vivons dans un monde en mutation permanente, marqué par des avancées technologiques rapides, des transformations sociétales et des défis environnementaux. Dans ce contexte, la confiance est un élément clé qui permet de naviguer ces changements et de les appréhender avec sérénité. Cette notion s’applique particulièrement à trois domaines : l’innovation digitale, le leadership et la durabilité. L’intelligence artificielle, par exemple, illustre parfaitement cette problématique. Si nous lui accordons une confiance aveugle, nous risquons des dérives aux conséquences lourdes. En revanche, si cette technologie est encadrée et pilotée par des êtres humains responsables, nous pouvons en faire un levier de progrès. Il en va de même pour la durabilité : nous devons éviter qu’elle ne devienne un simple buzzword, et veiller à ce que les initiatives en la matière aient un véritable impact économique et environnemental.

Monde Économique: Au-delà de la mise en lumière du rôle des femmes dans l’économie, comment le WAVE peut-il devenir un véritable levier de transformation structurelle pour les entreprises et les institutions ?

Stefania Di Cecca: WAVE signifie Women’s Added Value in Economy. L’idée derrière cet événement est de mettre en lumière la contribution des femmes à l’évolution économique et sociétale. Le WAVE ne se limite pas à un espace de discussion, c’est avant tout un catalyseur de transformation. Son ambition dépasse la simple mise en lumière des femmes dans l’économie : il s’agit d’un véritable levier stratégique pour façonner une gouvernance plus inclusive et plus performante. Nous sommes convaincus que la diversité et l’inclusion ne sont pas des enjeux secondaires, mais des impératifs économiques et stratégiques. Les études le montrent : les entreprises avec une gouvernance plus équilibrée sont plus résilientes, plus innovantes et génèrent une meilleure performance à long terme. Pourtant, l’accès des femmes aux postes de décision reste entravé par des biais systémiques et des résistances culturelles. À travers WAVE, nous voulons agir sur trois axes majeurs :

Sensibiliser et transformer les mentalités : Il est essentiel que les dirigeants et les décideurs prennent conscience que l’inclusion n’est pas une contrainte, mais une opportunité stratégique. Créer des passerelles : l’un des enjeux majeurs n’est pas seulement de débattre, mais de générer des opportunités concrètes pour les femmes à haut potentiel. À travers des programmes de mentoring, des initiatives de networking stratégique et des partenariats avec des entreprises engagées, nous voulons accélérer la mise en relation entre les talents et les postes de responsabilité. Influer sur les politiques et les pratiques des entreprises : la transformation passe aussi par l’adoption de modèles de leadership plus ouverts et l’intégration de critères de diversité dans les stratégies de recrutement et de promotion.

Le véritable enjeu pour nous est d’ancrer ces discussions dans l’action et de faire en sorte que les femmes ne soient pas seulement perçues comme des contributrices à l’économie, mais bien comme des actrices clés de la transformation et de l’innovation.

Monde Économique: Justement, observez-vous une réelle évolution dans la place des femmes dans le leadership ou bien un statu quo persiste-t-il ?

Stefania Di Cecca: Il y a une évolution continue, mais nous ne sommes pas encore arrivés à une situation pleinement équilibrée. Le but n’est pas que les femmes atteignent un « objectif » en termes de représentation, mais que l’on cesse de parler de genre lorsqu’il est question de compétences. Aujourd’hui, nous devons briser les préjugés et dépasser les stéréotypes qui associent certaines capacités à un genre plutôt qu’à un autre. De plus en plus d’entreprises comprennent que les qualités de leadership ne sont ni masculines ni féminines, mais simplement humaines. Cependant, il reste du chemin à parcourir pour que cette prise de conscience se traduise par une égalité réelle dans l’accès aux responsabilités.

Monde Économique: La confiance est-elle plus que jamais un enjeu central dans notre société ?

Stefania Di Cecca: Absolument. Nous sommes à une période charnière où la confiance devient un levier essentiel pour construire l’avenir. Nous parlons beaucoup de technocratie et de digitalisation, mais derrière chaque avancée technologique, il y a un être humain qui prend des décisions et oriente le changement. Si nous voulons que l’innovation, le leadership et la durabilité portent leurs fruits, nous devons avant tout restaurer la confiance dans les individus, dans les institutions et dans les choix stratégiques que nous faisons pour notre société. Sans cette confiance, il devient difficile d’innover, de collaborer et de créer un avenir prospère.

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