Photo Valérie Neim © Invictae

Par Sabah Kaddouri

Elles sont capitaines d’industrie, championnes d’un secteur dominé par les hommes, visionnaires, elles sont le symbole d’une Afrique conquérante et sans complexes. C’est à ces femmes que s’adresse le Club d’Impact Invictae fondé par la femme d’affaires camerounaise, Valérie Neim. Lumière sur un réseau féminin qui veut faire la différence.

La présidente fondatrice de Brazza Transactions, première firme au Cameroun spécialisée dans la gestion de patrimoine des HNWI (High Net Worth Individuals), lance le premier réseau féminin porte-voix des dirigeantes africaines à la tête d’entreprises florissantes. Des femmes à la stature continentale qui – à ce jour – n’ont toujours pas d’espace privilégié d’écoute, d’accompagnement et de soutien, mis au service d’ambitions plus grandes à la hauteur de leur investissement professionnel sans limite. « ‘Invictae’, ce mot choisi à dessein, veut dire ‘invaincue’ au féminin. La vocation de ce Club d’Impact est de réunir cette élite des affaires made in Africa en vue de libérer son plein potentiel entrepreneurial grâce à l’intelligence collective. Ensemble, ces décideuses africaines seront invaincues », expose l’instigatrice Valérie Neim.

Une déclaration ambitieuse, un objectif assumé au nom d’une certitude : ces femmes-modèles ont en elles le pouvoir, la capacité de changer la dynamique au niveau continental et international. Du Ghana au Nigéria en passant par la Côte d’Ivoire, l’Algérie, l’Afrique du Sud ou la Gambie, nombreuses sont les chefs d’entreprises à avoir bâti des empires en dépit de freins, parce que femmes, parce que téméraires et pionnières. Evoluant dans le secteur de l’énergie, de la construction, des mines, de l’ingénierie…Elles sont rompues à l’adversité et ont accompli des prouesses dans leurs nei peu enclins à leur faire de la place.

Ces parcours d’exception rappellent combien l’Afrique se distingue sur l’échiquier mondial en matière d’entrepreneuriat : le continent enregistre le pourcentage le plus élevé de femmes créatrices de micro-entreprises au monde. L’Afrique subsaharienne est particulièrement moteur avec un taux s’établissant à 25,9% d’après de récentes estimations de l’indice de référence, le Global Entrepreneurship Monitor (GEM). Dans le détail, c’est une femme sur quatre qui crée ou gère une entreprise, de plus, cette population réinvestit jusqu’à 90% de ses revenus dans l’éducation, la santé et dans la prise en charge alimentaire familiale. Un soutien altruiste profitant également à la communauté. Les hommes, en comparaison, œuvrent à cette redistribution qu’à hauteur de 40 %. Ces chiffres éclairent la réflexion de Valérie Neim, l’ancienne cadre financière de la banque Santander UK, ex-ABSA, qui veut replacer l’Afrique au centre du jeu international grâce à ces fers de lance.

« Nous parlons de championnes d’industrie, souvent self-made women, à la tête d’empires et de fortune chiffrés à des centaines de millions de dollars. Certaines dépassant le milliard ! Ces femmes méconnues au-delà des mers et, même, ignorées des grandes manifestations mondiales à l’instar du Forum de Davos, jouent un rôle fondamental dans l’économie africaine. Leurs décisions et leurs actions façonnent l’avenir. », souligne la banquière. Absurdité effectivement de voir ces leaders briller par leur absence dans ce qui est censé être la consécration de la réussite entrepreneuriale, le WEF (World Economic Forum Davos). Pour la Camerounaise, l’heure est donc venue de rassembler, cimenter, mettre en lumière ce puissant réseau au potentiel non exploité. Le monde ne connaît tout simplement pas encore leur nom. Invictae entend bien les propulser sur le devant de la scène pour que profitent à tous leur esprit visionnaire, leur compréhension des différents enjeux de notre temps et leur sens de la responsabilité. Ces femmes exemplaires appelées à rejoindre le Club sont au maximum une centaine.

Apolitique, Invictae ambitionne de connecter ces profils de très haut niveau pour les faire travailler ensemble, avec en ligne de mire la volonté d’avoir un impact sociétal, économique et culturel. « Il est temps d’être dans le concret, de confronter ces spécialistes avec les interlocuteurs clefs de leur secteur afin de faire avancer leurs projets. En fédérant tout ce qui est ‘Best of Africa’, Invictae permettra de porter à un plus haut niveau l’empreinte de ses membres. Quand il faudra discuter ‘Oil & Gas’, nous irons à la rencontre des investisseurs et parties prenantes au Nigéria ; quand il s’agira de ‘Mines’, nous nous rendrons à la source en Afrique du Sud, etc…», détaille Valérie Neim. Cette profession de foi tranche avec les nombreux cercles féminins souvent cantonnés au stade de simples discussions entre pairs.

Invictae se pose assurément comme une véritable coalition d’actions continentale capable d’articuler des stratégies d’envergure pour attirer à grande échelle les investissements du secteur privé. Il n’est pas question d’être dans le plaidoyer, mais bien de s’inscrire dans des mécanismes d’influence aux fins de peser sur les décisions mondiales. L’entrée en scène de ces Africaines permettra de rééquilibrer le théâtre géo-économique afin de soutenir la croissance et, in fine, laisser un héritage aux générations futures.

Gageons que le monde ne tardera pas à connaître le nom de ces femmes d’exception.

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