Fin 2013, le comité Olympique a attribué l’organisation de la XXXIIe olympiade à la capitale japonaise.
Vu la succession de problèmes depuis l’attribution, le moins que l’on puisse dire c’est que ces J.O. ne sont pas nés sous une bonne étoile.
Tout comme en 1964, l’organisation des J.O. a pris une dimension politique. Si les olympiades de 1964 étaient celles de l’essor économique, avec celles de 2020 Tokyo est bien décidé de montrer au monde entier que la catastrophe de Fukushima n’a en rien impacté la capacité du Japon d’organiser un événement d’une telle ampleur.D’ailleurs deux princesses impériales ont été mises à contribution pour soutenir la candidature tokyoïte, c’est dire à quel point le Japon souhaiter organiser les jeux.
La vérité est un plus prosaïque. Le fantôme de la catastrophe nucléaire plane sur ces jeux et leur organisation.
D’un point de vu sanitaire, certaines délégations sportives ont fait part de leurs inquiétudes quant à la qualité de l’air et de l’alimentation pendant les compétitions.
Enfin, nombreux sont les Japonais opposés à cette entreprise pharaonique. Comment un gouvernement peut investir autant de milliards de yens dans une olympiade alors que 20 000 de ses citoyens vivent encore en hébergement de fortune 5 ans après le séisme et le tsunami ?
Pire, les travaux entrepris pour les jeux attirent et occupent la quasi totalité des entreprises de construction de l’Archipel. En résulte un manque crucial d’ouvriers sur les chantiers de reconstruction du nord du pays ! Retard qui ne manquera pas de maintenir un peu plus les naufragés du tsunami dans leur baraquement temporaires (qui le sont de moins en moins)…
Plus anecdotique, mais tout aussi symptomatique les mésaventures du logos et du grand stade.
Tout avait pourtant bien commencé. L’architecte britannique Zaha Hadid avec son projet ultra futuriste avait été retenue et le nouveau stade olympique devait devenir le plus beau, le plus grand et surtout le plus cher de l’Archipel. Et c’est bien là que le bât blesse. Avec un coût initial de 300 milliards de yens (2,5 milliards d’euros !), les oppositions aux projets n’ont pas été longues à se manifester. Contraint de faire marche arrière, le comité olympique japonais a dans un premier temps annoncé qu’il allait opter pour une version « XS » du projet. Moins grand, il devrait aussi coûté moins cher (180 milliards de yens). Le mécontentement des uns et des autres (des riverains opposés au design, des contribuables et même de l’architecte elle-même voyant son projet dénaturé) qui oblige le gouvernement japonais à abandonner le projet initialement retenu.
Un nouveau concours est lancé, et un architecte japonais est cette fois choisi. Le projet moins ambitieux ne devrait pas dépasser les 145 milliards de yens de budget. Mais Zaha Hadid ne compte pas en rester là. Elle entend bien être payée pour le travail fourni ainsi que pour les « similitudes » entre le nouveau projet et le sien. L’affaire pourrait se régler en justice. Quoi qu’il en soit, l’échéance de 2019 et la coupe du monde de rugby pour la livraison du grand stade arrive à grands pas sans que l’on sache si Tokyo disposera de son stade ou non !
De son coté, lancé en juillet 2015 à grand renfort de publicité, le logo de l’olympiade arborait fièrement le « T » de Tokyo surplombant les anneaux olympiques. Mais la magie de l’internet a rapidement mis à jour la supercherie. La preuve ayant été faite que les designer n’avaient pas trop forcé pour trouver l’inspiration. Le logo retenu ressemblait en tous points à celui du Théâtre de Liège… Difficile d’être un plagiaire à l’heure d’internet. Scandale, excuse et nouveau concours pour trouver un logo. En attendant, on a ressorti le logo de la candidature de 2012 (un règlement du C.I.O. impose aux villes organisatrices de changer de logo entre la candidature et l’organisation des jeux, d’où la nécessité d’une nouvelle identité visuelle pour 2020). Il s’agit d’une couronne de fleur de cerisier aux couleurs de l’olympisme. Plus simple, plus convenu. Certains y voient une couronne mortuaire…