Après les dinosaures en bois, les cartes d’animaux à coller dans un album, les toupies et autres petits personnages curieux… Quelles seront les prochaines stars de nos enfants ? Depuis quelques années maintenant, des grandes enseignes développent des jeux, des cartes, des figurines que les enfants reçoivent à la sortie des magasins avec lesquels ils peuvent jouer ou qu’ils peuvent collectionner ou encore échanger.

Tous ces petits gadgets gentiment offerts sont en fait de véritables coups marketing réalisés par des entreprises comme Migros. Le but de ces jeux et autres vignettes en tous genre consiste à attirer les parents dans les établissements qui les donnent. En effet, comme autrefois la mode des billes dans les cours de récréation, ces jouets deviennent aujourd’hui rapidement incontournables dans les écoles et les enfants se les arrachent. Difficile donc pour les parents de refuser d’aller dans tel magasin plutôt qu’un autre pour faire les courses et obtenir le précieux sésame.

Le principe fonctionne sur un montant minimum à dépenser (généralement vingt francs) pour obtenir un jeu, les parents n’hésitent donc pas à faire leurs achats pour la semaine dans la succursale et ainsi obtenir un maximum de jouets pour leurs enfants. Ceci booste alors les ventes du magasin et fait de l’ombre aux concurrents.

De plus, les jeux pour enfants sont souvent accompagnés d’un plateau de jeu à acheter ou d’un album dans lequel coller des étiquettes. On peut à cet égard se demander si les entreprises ne se sont pas inspirés des albums autocollants de football « Panini » qui ont toujours été très populaires auprès des enfants. Ceci permet donc au magasin de générer des revenus supplémentaires.

Bien évidemment ces jeux ne s’arrêtent pas aux cours de récréation, on retrouve des pages web qui leurs sont spécialement dédiées. Sur celles-ci se trouvent des concours supplémentaires ainsi que des applications pour les téléphones portables. Effectivement, les commerçants cherchent à avoir le plus de visibilité possible, et internet représente un moyen incontournable d’y parvenir. De même, certains clients ont posté des vidéos sur le célèbre site « youtube ». Celles-ci attirent donc les petits car elles ressemblent fortement à de petits dessins animés dans lesquels les jouets vivent des aventures rigolotes.

Malgré tout, certains sceptiques diront que ces simples cadeaux n’attirent que peu de monde mais l’engouement est certain. Au cœur des magasins, certaines caissières ont confié que lors des dernières toupies offertes aux clients l’afflux de clients était très important. Et cela particulièrement certains jours lorsqu’il y avait des « joker ». Le magasin était alors plein à craquer, si bien que les parents devenaient plutôt nerveux si il y avait des ruptures de stocks.

Ceci montre bien que cette stratégie de marketing stratégique et très intelligent marche fort. En effet, il est difficile de résister à la demande incessante d’un enfant pour un jouet. Surtout quand celui-ci peut être obtenu « gratuitement » en faisant de simples courses qu’il faut de toute façon faire.

Mais tout ce marketing de jeux gratuits ne s’arrête pas aux seuls enfants. Les jeux concours pour gagner des voitures, des voyages ou obtenir des points à collectionner pour ensuite acheter des produits électroménagers etc. à prix réduits connaissent également un succès énorme. Les clients sont toujours très nombreux en période de jeux et cadeaux. Pour les entreprises cela représente à chaque fois une occasion d’avoir de nouveaux clients, de concurrencer les autres magasins ou encore de fidéliser la clientèle déjà existante.

Ce qui explique également que ces cadeaux rencontrent une réussite si importante réside dans le fait que le client se sent gagnant. L’impression de repartir avec quelque chose le rend heureux, même si parfois il s’agit seulement d’un simple espoir de gagner un prix ou encore des points pour des réductions qu’il n’utilisera pas forcément.

Quoiqu’il en soit les entreprises qui surfent sur ces jouets et autres cadeaux ne sont certainement pas prêtes de s’arrêter étant donné le succès qu’elles rencontrent.

Alix Dettwiler – Rédactrice pour le magazine Le Monde Economique