L’AFRIQUE : UN ELDORADO POUR LA SUISSE ?

13 mars 2017

L’AFRIQUE : UN ELDORADO POUR LA SUISSE ?

Au-delà de l’aspect extrêmement réducteur à l’égard du magnifique continent africain et de l’inélégance crasse de la formule, la réponse est oui. Pourquoi ?

Parce que cet immense continent et ce minuscule pays disposent de compétences tellement complémentaires qu’il est urgent de les réunir, pour en décupler les effets bénéfiques.

En d’autres termes on pourrait dire que ce qui est en surabondance chez l’un est en manque chez l’autre. On peut donc aisément en déduire que par un phénomène de vases communiquant, on pourrait créer un équilibre extrêmement bénéfique à tous.

Dressons une liste, forcément non exhaustive, des principaux éléments de comparaison nous permettant d’affirmer ce qui précède :

LA TRANSFORMATION

C’est fort probablement le plus gros besoin du continent africain. Disposer d’une économie qui transforme, créant de la valeur ajoutée et, partant, de l’emploi. Victime de sa richesse, le sous-sol de l’Afrique a également été la source de ses problèmes. Tout un chacun se sert, des fortunes colossales sont créées, puis exportées pour revenir dans des poches peu enclines à la redistribution. Une chaîne de transformation solide basée sur un tel sous-sol permettrait de bâtir une économie durable d’une robustesse telle qu’elle pourrait transformer radicalement le continent en le plaçant à la pointe de la prospérité.

Sur ce plan, la Suisse représente l’exact contraire. Ne disposant d’aucun sous-sol susceptible de créer de la richesse, elle a dû, à la sueur de son front, créer une industrie de transformation pour survivre. La réussite est allée au-delà de toute attente.

DES SURFACES

L’un des talons d’Achille de la Suisse. Petit, étriqué, montagneux, le pays manque d’espace, ce qui restreint forcément les possibilités de développement à plus long terme. Sa tradition agricole souffre des problèmes de rendements en comparaison internationale.

A cet égard, l’Afrique est bel et bien à l’opposé. Non seulement elle dispose de surfaces immenses non encore utilisées, mais la plupart de ses terres sont extrêmement fertiles. Le savoir-faire et les traditions agricoles suisses pourraient y exprimer toute leur créativité pour le plus grand bénéfice de toutes les parties. La Suisse renouerait avec un mouvement de croissance dans un domaine qui lui est cher et le continent africain pourrait développer une agriculture d’autosuffisance lui assurant une autonomie précieuse.

DES INFRASTRUCTURES

La base de toute économie développée. Sur ce plan, pas de miracle. Si la Suisse dispose d’une économie aussi solide, c’est en bonne partie dû à des infrastructures exemplaires. Un réseau de chemins de fer réputé pour être l’un des plus développés au monde. A plusieurs reprises, la densité de ce réseau l’a placée au premier rang mondial. Un approvisionnement électrique qui, bien que régulièrement remis en question sur le plan de certains choix stratégiques, fonctionne de manière exemplaire. Quant à l’or bleu, le pays a su profiter à fond de sa situation idéale en Europe.

Sur ces divers sujets, les besoins africains sont immenses et représentent une priorité absolue. L’apport de la Suisse serait inestimable.

LA FORMATION/LA JEUNESSE

Egalement un élément fondamental de tout développement économique. Observé avec attention y-compris par des puissances occidentales comme la France et les USA à la recherche de moyens pour favoriser l’emploi des jeunes, le système de formation particulièrement cohérent et complet de notre pays pourrait servir d’exemple hautement stimulant sur le continent africain. Des collaborations sont en train de se mettre en route, mais les besoins sont tels que des initiatives pourraient être menées en masse.

L’Afrique disposant d’une population particulièrement jeune, elle a sous la main une force potentielle au-dessus de toute moyenne. Un décuplement de la palette de moyens de formation permettrait de transformer ce potentiel en une immense richesse.

STABILITÉ ET NEUTRALITÉ

Ce ne sont pas des mythes, mais des réalités dont nous ne sommes peut-être plus complètement conscients. Sur le plan politique, notre fameux consensus et le fait que nous n’avons pas de passé colonial nous placent en partenaire stable et fiable. Sur le plan économique, nous mettons en avant exclusivement des compétences pointues et un riche savoir-faire, en l’absence de tout moyen de pression dont nous ne disposons pas et qui ne fait pas partie de notre culture.

Nous pourrions ainsi apporter une contribution déterminante à la création d’une progression économique durable.

EN CONCLUSION

Sur un continent qui dispose d’un tel potentiel pour l’instant bien insuffisamment exploité, notre pays représente le partenaire idéal. Les risques existent bel et bien, et ils ne sont pas négligeables, bien au contraire. Mais les opportunités de succès sont immenses.

La clé ? Disposer des réseaux fiables sur place. Ils existent et sont constitués de personnes qui fondent leur action sur des valeurs et un sens de l’éthique qui forcent le respect.

A nous de jouer.

 

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