La bible du chef d’entreprise parfait

18 octobre 2011

La bible du chef d’entreprise parfait

Les responsabilités incombant au chef d’entreprise sont nombreuses et variées mais elles renvoient toutes à une fonction fondamentale : celle de présider à une entité, tout en maintenant, d’un côté, la bonne coordination entre les différents acteurs du processus du travail et en préservant, d’autre côté, certains équilibres l’ébranlement desquels risquerait de compromettre la qualité du travail en commun.

Le plus important de ces équilibres est lié à la réciprocité socio- professionnelle dont le chef d’entreprise est un acteur principal. C’est en effet lui qui, en échange du travail fourni, fait accéder son collaborateur à la reconnaissance, appréhendée, quant à elle, dans ses trois dimensions – salaire, respect et sécurité/ possibilité de carrière.

Faire bénéficier les employés d’un bon équilibre effort- reconnaissance est crucial pour le maintien d’un climat de travail caractérisé par la confiance mutuelle et par l’absence de tensions psycho- sociales.

L’image positive qu’un environnement professionnel aussi propice renvoie au collaborateur est un surplus que celui-ci a tendance à réinvestir dans son travail en y apportant souvent un zèle redoublé et en intensifiant les efforts. Quant à la fonction coordinatrice du chef d’entreprise, il serait intéressant de l’envisager à travers le prisme de la célèbre théorie du corps collectif.

Connue encore comme théorie corporative et organiciste, celle-ci veut que toute collectivité fonctionne à la manière d’un corps humain individuel et se constitue à son tour d’une tête et d’un certain nombre de membres et d’organes.

Rapportée à l’entreprise, cette vision se déclinerait logiquement sous les identifications suivantes : le corps général (membres, organes) sont les différents collaborateurs représentant chacun une compétence différente et à sa manière unique et indispensable pour le bon fonctionnement de l’ensemble de l’entité. Quant à la tête de ce corps collectif, c’est bien le chef de l’entreprise. Un chef d’entreprise qui se conçoit comme une tête organiquement liée à un corps est parfaitement équipé pour gérer des choses essentielles dans son entreprise auquel il préside.

Vu du point de vue du rendement, qui est d’ailleurs ce qui intéresse le plus une certaine catégorie de chefs purement administratifs et nullement organiques (dans le sens évoqué plus haut), la déshumanisation des rapports est à éviter au plus haut point.

Comment en effet attendre de bons résultats d’employés travaillant dans un stress permanent, sous la froide surveillance de cadres scrutateurs de la moindre faute de leur travail mais indifférents à leur présence purement humaine, comment rester créatif et visionnaire alors que le chef ne répond pas aux demandes de rendez-vous et se désintéresse complètement de nouvelles idées et de ce qui, qui le sait, peut faire l’avenir de son entreprise ?

Pour des raisons plus qu’évidentes une véritable interaction organique entre la tête et les membres a de loin plus de chances de se poursuivre dans le cadre d’une PME que dans une multinationale. Cette interaction commence avant tout par une bonne incorporation de chacun des « membres » dans le « corps » commun. Là encore, le rôle du chef- « tête » est primordial : c’est le crédit qu’il accorderait à son employé qui réconforterait celui-ci dans sa fonction, renforcerait ses liens avec les autres membres et découragerait éventuelles attaques d’harcèlement et de mobbying.

C’est aussi du dirigeant de la PME que l’on attendrait, plus que de tout autre, de témoigner d’une plus grande sensibilité aux signaux et aux informations que les divers « organes » lui font parvenir. C’est ainsi que l’entreprise – toujours envisagée d’un point de vue organiciste –éviterait le dysfonctionnement pathologique lié à l’état d’incommunication entre le cerveau (tête) et le corps dont France Telecom par exemple s’est rendu tristement célèbre. Le risque en est certes plus grand pour les grandes structures économiques, mais n’est nullement exclu, dans des cas de mauvaise gestion, pour les PME non plus.

Dessy Damianova/Rédactrice chez Le Monde Economique

 

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