Bien que couvrant un champ sémantique plus large, le terme de cupidité est aujourd’hui utilisé dans une seule de ses significations. En effet, comme on peut le constater en consultant le dictionnaire, de toutes les idées véhiculées par ce mot, notre modernité linguistique a surtout retenu celle de désir excessif du gain, de l’argent, de la richesse. Or, la modernité linguistique ne fait que révéler les réalités de notre monde contemporain – avec tout ce que celles- ci incarnent comme course hystérique à l’enrichissement et accumulation effrénée de biens matériels.
La société occidentale est encore aujourd’hui bâtie sur l’avoir. Réussir dans la vie ne prend son vrai sens que quand il rime avec posséder et accumuler. Aux yeux de cette société, le succès est exclusivement matériel : il s’évalue par l’acquisition de biens tels que maison, résidence secondaire, bateau, voiture de luxe. Mais la course à l’enrichissement a son prix. Elle fatigue et épuise. Tout le paradoxe est là : par la fortune, l’homme moderne croit accéder à l’épanouissement ultime mais le plus souvent il sombre dans un épuisement qui le dessèche psychiquement, qui l’appauvrit émotionnellement, humainement.
Ce mal-être a envahi toute la société. Pourtant, malgré la lucidité des quelques-uns et leurs avertissements sur les conséquences qu’entraîne un tel modèle et sur la nécessité de changement du paradigme, on s’obstine à poursuivre cette voie.
Notre société se trouve certainement à un carrefour où il sera impératif de faire des choix. Saurons-nous faire les bons choix, réussirons- nous à prendre les bonnes décisions ? Aurons- nous la sagesse d’utiliser à bon escient les technologies, anciennes et nouvelles, au lieu de les mettre prioritairement au service de notre course à l’accroissement de la fortune ?
Ferons- nous enfin prévaloir ce que nous avons d’humain, d’ouvert et de généreux sur l’hystérie de la concupiscence, donnerons- nous enfin prééminence de l’Etre sur le leurre de l’Avoir ?
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