La diversité, terreau du succès

7 mai 2014

La diversité, terreau du succès

Plus d’avancement à partir de 45 ans, exclusion des quinquagénaires, plafond de verre, apparence physique, etc… De nombreux thèmes d’actualité qui, en fin de compte, constituent autant de composantes de la diversité. Quel que soient le domaine d’activité et le niveau hiérarchique concernés, toute théorie de management devrait normalement préconiser la diversité comme facteur essentiel de succès pour une équipe.

Et pourtant, au vu des thèmes récurrents susmentionnés, régulièrement débattus lorsque l’on parle de management et, plus largement, des rapports de travail, il semble qu’il reste encore bien du chemin à faire. Mais pourquoi cette contradiction entre un principe assez communément acquis en théorie, et la réalité ? Vouloir répondre à cette question de façon exhaustive serait prétentieux. Essayons donc une piste.

Selon un réflexe très humain, les groupes ont tendance à se former sur le mode du « qui se ressemble s’assemble », donnant naissance à des équipes dans lesquelles règne un certain état d’esprit découlant étroitement du style du chef : arrogant ou consensuel, emprunt d’humour ou non, etc…

En règle générale, ces équipes très typées n’obtiennent que rarement des résultats probants de façon durable. Elles finissent assez rapidement par éclater, usées par le déséquilibre du clonage. Afin d’illustrer tout l’impact positif que peut avoir une diversité bien comprise, prenons l’exemple de la musique.

Le chef d’orchestre : avant d’occuper cette fonction, il a pratiqué pendant de nombreuses années au moins un instrument qu’il maîtrise très bien. Ceci ne l’empêchera pas, bien au contraire, de placer dans son orchestre des musiciens jouant de ce même instrument encore mieux que lui.

En outre, son ensemble comportera des instruments qu’il ne maîtrise carrément pas sur le plan technique. Il choisira également dans chaque registre d’instrument un soliste ou une première voix, qui sera soutenu par tout un groupe de mêmes instruments assurant l’harmonie des sons.

Ce qui est attendu du chef d’orchestre, c’est qu’il dispose d’une grande vue d’ensemble de la musique en général, qu’il ait développé une réelle passion pour les divers instruments qui constituent son orchestre, quand bien même il ne les pratique pas tous, et qu’il ait la faculté de les faire jouer de façon harmonieuse ensemble.

Il ne lui viendrait pas à l’idée de penser qu’il doit maîtriser tous les instruments, ni que son orchestre ne doit comporter que des solistes. Il sait que cela ne peut en aucun cas fonctionner.

La diversité, terreau du succèsDe la même façon, c’est finalement exactement ce qui est attendu d’un chef en entreprise. La réussite de son équipe dépendra de sa faculté à intégrer des personnes disposant de connaissances plus pointues que les siennes dans les divers domaines techniques, d’intégrer une ou deux personnes sortant des normes au niveau des performances, et de veiller à ce que celles-ci puissent bénéficier du travail de fond réalisé par les autres membres de l’équipe, sans jouer une partition de vedette qui finit par éclipser leur mérite. Il devra également faire en sorte que les membres du groupe voient l’avantage qu’ils retirent à épauler le soliste. Il s’agit là d’une question de complémentarité sur fond de respect.

La diversité est donc bel et bien cet art extrêmement délicat qui consiste à additionner des compétences diverses et variées, afin de constituer un ensemble harmonieux et performant. Cela demande en première ligne des chefs qu’ils osent s’entourer de personnes disposant de connaissances supérieures aux leurs dans leur domaine de compétences, et qu’ils composent leurs équipes de personnes aux profils variés et complémentaires.

Un bon équilibre ne sera atteint que lorsque le mélange entre jeunes et séniors, entre hommes et femmes, entre spécialistes et généralistes ainsi qu’entre solistes et travailleurs de fond sera réalisé.

A l’instar du chef d’orchestre, le manager en entreprise donne le ton ainsi que le rythme et ajoute le liant qui permet d’additionner et mettre en valeur les diverses compétences composant son équipe. Cette dernière sera d’autant plus performante que lesdites compétences sont diverses et variées.

Un orchestre est bel et bien composé de divers instruments requérant un savoir-faire différent. A noter qu’il est d’ailleurs demandé aux musiciens de s’écouter mutuellement pour donner le meilleur son d’ensemble.

Bernard Stoessel, Consultant pour le magazine Le Monde EconomiqueBernard Stoessel, Consultant pour le magazine Le Monde Economique et Associé Fondateur de BS MANAGEMENT

 

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