« L’attitude de quelqu’un qui admet chez les autres des manières de penser et de vivre différentes des siennes propres », voici une des définitions de la tolérance donnée par le dictionnaire de français Larousse.

Les Etats membres de l’UNESCO ont adopté en 1995 une déclaration de principe dans laquelle ils affirment, entre autres, que la tolérance est la reconnaissance des droits universels de la personne humaine et des libertés fondamentales d’autrui et que seule la tolérance peut assurer la survie de communautés mixtes dans chaque région du globe.

Alors, qu’en est-il du respect de ces principes dans la réalité et dans la pratique, plus de 20 ans après l’adoption de la déclaration par l’UNESCO ? Si nous dressons un bilan aujourd’hui, pouvons-nous affirmer que nos démocraties soient vraiment devenues plus tolérantes ?

Il est vrai que depuis cette déclaration, le monde, et surtout le monde occidental, a été confronté à une pléthore de problèmes nouveaux qui ont fracturé nos sociétés. Ces problèmes dont les plus importants sont d’ordre économique, ont fragilisé socialement de nombreuses personnes, faisant d’elles une proie facile pour des exclusions et des intolérances.

On dit que l’intolérance s’enracine dans l’incompréhension, et surtout dans l’incompréhension des différences. L’histoire nous donne des centaines d’exemples de chasses aux sorcières entreprises pour éliminer une altérité qui diverge des standards établis, qui inquiète et qui fait peur. Mais si les erreurs du passé sont à mettre sur le compte de l’ignorance et d’obscurantisme régnant dans les siècles précédents, que dire de notre époque quand elle reprend et répète, dans l’essentiel, ces mêmes fautes ?

A l’heure où nous sommes connectés au monde entier par les moyens d’une haute technologie qui nous permet de recevoir instantanément des nouvelles des quatre coins du globe ou par des transports grâce auxquels nous nous retrouvons en un rien de temps dans des pays lointains, au sein de cultures différentes, est-il encore possible de nous montrer aussi allergiques aux différences que l’étaient nos ancêtres dans le passé ? Alors pourquoi nous renfermons-nous dès que nous nous retrouvons dans notre cocon ?

Notre époque est aussi celle du développement personnel et de la fine analyse des différentes manières de comprendre et d’approcher l’autre. Comment cela se fait-il alors que, dans ces tentatives de compréhension, nous restons toujours aussi démunis – car aussi frileux et suspicieux – que l’étaient, dans leur plus grande partie, nos prédécesseurs ?

Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’aller à la rencontre de l’altérité. Que ce soit à côté de chez nous ou à l’autre bout du monde,  profitons-en  pour ouvrir une petite porte et inviter la tolérance. Qui sait, le monde de demain vous en sera peut-être reconnaissant !