« La Tribune de Genève » sera-t-elle le « Titanic » de demain. Par Thierry Dime

24 octobre 2011

« La Tribune de Genève » sera-t-elle le « Titanic » de demain. Par Thierry Dime

Ce n’est plus une surprise pour personne : la presse écrite est en crise depuis quelques années et assiste, malgré elle, à la baisse du nombre de ses abonnés. Quelques journaux réussissent à ralentir leur chute mais pour combien de temps? Une chose est sûre la machine de l’évolution est en marche et revenir à la presse écrite payante, serait revenir à la télévision en noir et blanc.

Certes, le contenu reste le même mais la couleur apporte une autre vision. Il en est de même de la presse en papier et de la presse en ligne. Cette dernière, prend désormais compte des habitudes de la société. Et les annonceurs l’ont vite compris.

En effet, l’une des explications de cette crise est la baisse des revenus publicitaires car bon nombre d’annonceurs privilégient de plus en plus Internet au détriment de la presse écrite. Alors qu’attendent-ils pour réagir pour tout faire basculer en ligne?

Cela réduirait les coûts, apporterait plus de moyens pour faire des analyses mais surtout, cela répondrait aux attentes du public d’aujourd’hui. Bien sûr, les nostalgiques du journal écrit sur papier pourront toujours le retrouver chez certains éditeurs car qui dit crise, ne dit pas forcement la disparition totale du journal en papier. Seulement, la nouvelle tendance doit tenir compte des changements.

C’est ce qu’ont fait au debut d’année « 24 heures » et « La Tribune de Genève » qui ont décidé de décorer leurs intérieurs. Afin de redynamiser les motivations et les attentes de leurs lecteurs, une nouvelle maquette est en effet sortie avec de nouveaux espaces privilégiés pour les abonnés tels « le journal de demain » pour « La Tribune de Genève ». Mais comment recevoir les informations avant que les événements aient lieu?

Dans ce nouveau concept « futuriste », les abonnés de « La Tribune de Genève » prennent de l’avance sur l’actualité avec un système de pré-informations dès 15 heures, la veille. Il est par exemple possible de suivre le processus rédactionnel d’un article ou de consulter les esquisses des dessins caricaturaux d’Hermann pour la « Tribune de Genève » et Burki pour « 24heures ».

Mais au final, n’est-ce pas se voiler la face ? Qui cela intéresse-t-il d’aller suivre chaque jour le processus rédactionnel d’un article ou encore les esquisses des dessins caricaturaux? Cela pourrait-être intéressant pour les élèves qui font l’école des beaux-arts mais miser sur de telles innovations, n’est-ce pas miser sur un château de sable ? Est-ce le coup marketing de la dernière chance ? Y-a-t-il encore quelqu’un de lucide dans ce bateau ou alors, un pacte a-t-il était scellé entre les membres afin que « La Tribune de Genève » devienne « Le Titanic » de demain.

Je suis convaincu que l’innovation reste l’un des facteurs clé vers le succès. Et c’est-elle qui nous démarque de la concurrence. Certes, trouver, détecter et développer une idée n’est pas chose facile mais tout doit partir d’une ambition : celle de remettre en question les normes et avoir le courage d’oser.

Les jeunes peuvent encore relever ce défi, et, bien que sans expérience, ils sont souvent plus ouverts et n’ont pas encore été déformés par le «diktat » de la société. La rédaction du magazine Actu PME est convaincue que l’enthousiasme et l’intelligence sont plus importants que l’expérience. C’est pourquoi, nous misons sur la jeunesse et sur le journal en ligne ; c’est aussi ça oser, c’est aussi ça l’avenir.

Thierry Dime – Directeur de publication chez Le Monde Economique

 

Recommandé pour vous