Photo © MGD

Par Eugénie Rousak

Fondé il y a 50 ans par les Docteurs Molnar, Goehring et Dalphin, le Laboratoire MGD propose aussi bien des analyses de sang classiques, que des tests plus pointus de biologie fonctionnelle, permettant d’agir en amont de l’apparition des problèmes de santé. Avec la stratégie de prise en charge globale des patients, ces analyses permettent d’évaluer l’état de santé intestinal, le niveau de stress oxydant ou encore de faire le bilan de divers paramètres métaboliques. Présent à Genève et Neuchâtel, le Laboratoire MGD dispose également d’un réseau de centres de prélèvement à travers la Romandie, regroupant ainsi une centaine de collaborateurs. Échange avec Silviana Birsan, qui reprend les rênes de la société assurant la pérennité de ce laboratoire genevois indépendant.

Monde Économique : Fondé en 1974, le Laboratoire MGD fête cette année ses 50 ans. Comment avez-vous évolué dans le monde de l’innovation ?

Silviana Birsan : Nommé selon les initiales de ses fondateurs, le Laboratoire MGD est né d’une vision commune de trois ingénieurs chimistes très sensibles au progrès technologique. Ainsi, ils avaient décidé de mettre leurs compétences et leur expertise technique en commun pour justement répondre à l’évolution du domaine médical. Ainsi, dès qu’une nouvelle méthodologie ou un appareil inédit apparaissait sur le marché, ils étaient parmi les premiers à l’essayer. Par exemple, nous étions parmi les premiers en Suisse à doser les métaux lourds. La hiérarchie interne directe et le statut de laboratoire indépendant offrait justement une grande agilité dans les décisions et une avancée rapide sur les nouveaux projets. Aujourd’hui, une veille scientifique permanente, associée à une autonomie décisionnelle et une collaboration multidisciplinaire, restent les maîtres mots de la direction du laboratoire.

Monde Économique : En plus des analyses classiques, le Laboratoire MGD a tout une offre d’analyses de spécialité et d’«avant-garde ». Pourquoi cette diversification et cet élargissement vers une médecine préventive ?

Silviana Birsan : En plus d’une question de différenciation, il y a une vraie conviction et une vision de l’avenir. Le meilleur exemple est donné par le Docteur Dalphin, l’un des trois fondateurs, lui-même. Âgé de 83 ans aujourd’hui, il continue à être actif au sein du laboratoire.

Moi-même passionnée par les sciences de la vie, je suis convaincue que nous rentrons dans une nouvelle ère dans le domaine des analyses de laboratoire, en mettant au centre le patient.

La proximité, le dynamisme, la recherche de la qualité, l’écoute et le respect envers les collaborateurs, les patients et prescripteurs sont quelques valeurs fortes que le laboratoire a su cultiver au cours du temps. Répondre aux besoins du marché des analyses, rester à l’écoute de nos partenaires, mettre en place des solutions gagnantes font ainsi partie de notre quotidien. La mise en place de réseaux d’expertise, l’engagement dans la prévention et la gestion pro-active de la santé, le choix d’analyses de pointe pour une meilleure prise en charge des patients constituent donc notre responsabilité éthique et sociale.

Monde Économique : Est-ce qu’en 50 ans vous constatez un vrai intérêt pour les analyses de biologie fonctionnelle de la part des patients et des médecins ?

Silviana Birsan : Absolument ! D’un côté, les patients sont de plus en plus en situation d’errance thérapeutique et demandent une prise en charge plus globale de leur état de santé. De l’autre, les médecins s’intéressent de plus en plus à la médecine intégrative pour une prise en charge plus holistique de leurs patients. Nous sommes donc le maillon central entre ces deux réseaux. Les analyses de biologie fonctionnelle permettent de mettre un chiffre précis sur un état et de donner une direction pour le traitement. Cette donnée concrète permet également de suivre l’amélioration des paramètres au bout de quelques mois de prise en charge, apportant une valeur visuelle qui rassure le patient. Ce dernier peut donc améliorer sa qualité de vie et son bien-être général, en devenant un acteur actif de sa santé.

Monde Économique : Plus globalement, est-ce que le monde de la médecine va se diriger encore plus vers une analyse plus complète et holistique du patient avec un focus sur son alimentation, stress et hygiène de vie ?

Silviana Birsan : Oui, j’en suis personnellement convaincue et le nombre grandissant de publications sur le rôle du microbiote intestinal sur la santé en est un bon indice. Dans les années futures, la prise en charge du patient sera globale avec un grand intérêt pour son alimentation et son style de vie. D’ailleurs, beaucoup de plateformes se développent actuellement pour offrir un conseil personnalisé en fonction des symptômes et des analyses. Je crois aussi à un avenir plus tourné vers le coaching personnalisé. Cette prise de conscience des effets de l’alimentation doit, pour moi, également conduire à une sensibilisation des consommateurs, des adultes ou des enfants. Une bonne hygiène de vie et une éducation autour de la nutrition sont fondamentales pour comprendre, par exemple, les effets du sucre sur le corps ou encore du manque de sommeil sur l’organisme. Chez MGD nous voulons maintenir notre avance dans ce domaine, qui nous distingue des autres laboratoires, en développant de nouveaux services digitaux intégrant de l’AI au bénéfice du bien-être des patients. 

Monde Économique : En parlant d’éducation, depuis une dizaine d’années le Laboratoire MGD organise différentes formations dédiées aux professionnels. Est-ce que vous voulez continuer sur cette voie ?

Silviana Birsan : Oui, complètement. Les experts de MGD organisent une trentaine de formations par année, orientées vers l’aide à la prescription et l’interprétation des analyses. En parallèle, le laboratoire sponsorise certaines formations, comme, par exemple, les cursus proposés par La Société Suisse de Micronutrition, et travaille en partenariat avec des écoles spécialisées, afin de mettre en place un cursus éducatif complet d’analyses. L’objectif est de familiariser les professionnels de santé avec les différents types d’analyses qui existent et qui peuvent les aider à mieux accompagner leurs patients.

Nous mettons également en place un accompagnement personnalisé des prescripteurs pour une meilleure compréhension des résultats de leurs patients. Ils peuvent ainsi contacter nos experts pour une session d’une trentaine de minutes à la charge du laboratoire pour discuter d’une analyse ou d’un bilan et ainsi les intégrer à leur pratique quotidienne. A l’heure des fusions et des calculs de profitabilité, ces actions témoignent de notre vision à contribuer à un monde plus harmonieux, plus humain et nous souhaitons que le laboratoire s’inscrive dans une démarche globale de co-élévation de tout notre écosystème économique et social.  

A suivre donc.

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