« Accro du boulot », certains se le sont déjà entendu dire. Lorsque le travail s’invite en famille ou vacances, on peut alors parler de « workaholisme », ou addiction au travail. Car la situation devient alors critique pour le bien-être de cette personne. De quoi s’agit-il exactement ? Peut-on en repérer des symptômes et identifier des causes ? Est-il possible de s’en sortir ? Nous tentons ici de répondre à ces questions afin de vous éclairer sur cette addiction sournoise.
« Accro au boulot » serait le court chemin pour définir ce qu’est le « workaholisme », contraction des mots work et alcoholism et qui est officiellement en français « ergomanie » Il s’agit en fait d’une maladie de la dépendance qui repose sur une addiction à un comportement et non à une substance. La personne a une relation fusionnelle avec son travail où le temps passé est disproportionné (au-delà de 48 h/semaine). Et cela se fait au détriment de sa vie sociale et familiale. Il s’agit d’une souffrance psychologique où la personne reconnaît être angoissée lorsqu’elle ne travaille pas. Elle « ne peut pas décrocher ». Il est donc important, ici, de différencier entre personne dédiée à son travail et personne « workaholique ».
Le « bourreau de travail », ou engagé dans son travail, peut se définir comme une personne qui :
L’ergomane, ou « workaholique » se définit plutôt comme quelqu’un :
Il est donc essentiel de pouvoir reconnaître un « workaholique ».
Une personne atteinte d’addiction au travail aura les comportements suivants :
Ces symptômes doivent aussi persister pendant plusieurs semaines. La famille va également les remarquer et s’en plaindre auprès de la personne atteinte.
L’ergomanie est un moyen de compensation et relève d’une volonté de réduire une anxiété de fond. Il peut également s’agir de vouloir combattre un sentiment de culpabilité lié à de l’inactivité professionnelle. Ce sentiment pourrait venir d’un modèle culturel ou d’éducation. Un environnement favorable pour développer l’addiction au travail avec des pressions comme :
Avec des symptômes relativement faciles à identifier, les causes sont, elles, plus difficiles à cerner.
Comme dans toutes les addictions, c’est d’abord l’entourage qui se rend compte du problème. Comme dans toute addiction, le déni est une attitude récurrente avant que la personne concernée prenne conscience de son problème. Approcher un psychologue semble alors le meilleur moyen de s’en sortir. Cela va permettre de prendre conscience du problème et de pouvoir lâcher prise. Il faut réapprendre à gérer toute sa vie. Des mécanismes sont mis en place pour réduire les symptômes et les effets secondaires de la maladie :
L’ergomane doit réapprendre à se libérer du temps pour pouvoir, à nouveau, avoir du temps avec sa famille et son entourage. Ce processus peut demander plusieurs mois, mais le résultat est toujours positif. Être accro au boulot n’est pas anodin avec des conséquences pour la vie familiale et sociale du « workaholique ». Avec des conséquences graves sur la santé, cette addiction n’est pas à prendre à la légère. Avec l’aide et le soutien de son entourage, la personne atteinte ayant enfin admis son problème, la guérison est assurée grâce à un suivi psychologique ou psychiatrique.
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