Le financement de l’entreprise vulgarisé

18 mars 2016

Le financement de l’entreprise vulgarisé

L’analyse du financement de l’entreprise peut rapidement devenir un domaine ou les non-initiés perdent pied, d’une part en raison du jargon utilisé, et d’autre part en raison des développements techniques complexes que peuvent impliquer certaines approches. S’il n’est pas forcément possible de vulgariser certains procédés de calcul financier, on peut tenter de répondre à la première réserve en présentant des bases pratiques en langage simple.

Le bilan annuel d’une entreprise donne déjà un premier survol de son financement, duquel on peut déterminer les indicateurs suivants :

  • le besoin en fonds de roulement, c’est-à-dire les fonds qui sont nécessaires à l’entreprise pour financer son cycle d’exploitation (débiteurs, stocks, travaux en cours …) en tenant compte du crédit qu’elle parvient à obtenir auprès de ses fournisseurs ;
  • le fonds de roulement, c’est-à-dire les fonds qui sont théoriquement à la libre disposition de l’entreprise pour financer son cycle d’exploitation, soit les capitaux propres et les crédits à long terme, déduction faite des immobilisations ;
  • la trésorerie, c’est-à-dire la différence entre ces deux valeurs : ce dont on aurait besoin et ce dont on dispose effectivement.

Non seulement en fonction de la santé financière de l’entreprise mais aussi en raison de son domaine d’activité, cette valeur (comme les deux qui précèdent d’ailleurs) peut être soit positive soit négative. Ainsi, dans la grande distribution par exemple, il est normal d’avoir des excédents de liquidités : les clients paient cash mais les achats aux fournisseurs sont faits à crédit. Dans l’industrie, par contre, il est rare que l’entreprise parvienne à faire financer tout son stock et ses travaux en cours par ses fournisseurs. Dans ce dernier cas, elle devra recourir à des emprunts à court terme si ses capitaux propres ne sont pas suffisants.

On peut analyser l’évolution de l’entreprise en considérant la variation de ces valeurs sur plusieurs années. La comparaison annuelle des bilans permet aussi de dresser une autre série d’indicateurs : les sources et emplois de fonds. Ils répondent à la question : Qu’est-ce qui a produit des fonds et qu’est-ce qui a consommé des fonds ?

Pourtant, le bilan expose une situation statique qui reflète insuffisamment l’activité d’une entreprise. Celle-là se mesure avant tout par le chiffre d’affaires, le résultat annuel, et tout particulièrement par les liquidités qui sont ainsi produites : le cash flow. Ce dernier existe sous différentes acceptions : brut ou après déduction des intérêts, basé sur les entrées et sorties effectives de liquidités ou incorporant encore les investissements. Utilisé à des fins prévisionnelles, le but de son examen est de savoir exactement ce qu’il restera dans le tiroir-caisse à la fin de l’année.

Si l’on veut maintenant tenter de saisir la totalité des mouvements financiers qui affectent l’entreprise, on doit combiner l’analyse du cash flow avec celle des sources et emplois de fonds. On obtient alors une vue d’ensemble du financement de l’entreprise qui peut être affinée à souhait.

Points de repère pour un financement adapté :

  • respecter l’équilibre : investissement à long terme – financement à long terme
  • différencier le résultat net comptable du flux net de liquidités (cash flow)
  • mesurer l’impact sur la liquidité des opérations comptables
  • garder en vue les besoins financiers futurs liés aux investissements de renouvellement
  • prévoir à temps les ruptures de liquidités et les financements alternatifs nécessaires
  • limiter l’endettement à la hauteur de la capacité de remboursement offerte par le cash flow
  • anticiper l’impact de l’évolution du chiffre d’affaires sur la trésorerie nette

 

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