Photo Coline Pavot © LFDE
Par Coline Pavot, Responsable de la Recherche Investissement Responsable auprès de La Financière de l’Echiquier
Quel est donc ce syndrome qui touche près de 60% des jeunes Américains? Il s’agit de l’éco-anxiété, un terme né dans les années 1990 et entré dans le dictionnaire au printemps dernier, qui décrit l’angoisse de ceux qui s’inquiètent de la crise écologique globale et de ses conséquences. Une réelle problématique de santé publique, selon Martin Hirsch, ancien directeur général des Hôpitaux de Paris. D’où vient ce nouveau mal ? Quels en sont les conséquences et les remèdes ? Autant de questions auxquelles nous allons essayer de répondre.
Depuis plusieurs années, ce phénomène mondialisé s’amplifie. Un nombre croissant de citoyens sont en proie à l’éco-anxiété, au point d’affecter leur santé mentale et leur qualité de vie. On observe une pluralité de syndromes qui peuvent aller d’une simple inquiétude face au changement climatique à de profonds états dépressifs. Cette ‘’dépression verte’’ touche toutes les catégories sociales et économiques, avec une surreprésentation des jeunes, qui se saisissent de plus en plus des questions environnementales. Craintes pour l’avenir, sentiment d’impuissance et difficultés à se projeter dans un monde en proie aux catastrophes naturelles font partie intégrante de cette pathologie bien souvent incomprise et facteur d’isolement.
« On ne naît pas éco-anxieux, on le devient en prenant conscience de la situation » explique le docteur Alice Desbiolles dans son ouvrage dédié à ce phénomène . Il est vrai que les constats des scientifiques sont de plus en plus alarmants et que les impacts du changement climatique (canicules, incendies…) sont de plus en plus forts et visibles. Face à l’ampleur de la situation, les éco-anxieux ont du mal à se projeter dans l’avenir. Ils perdent espoir en l’impact de leurs actions, face à des politiques publiques trop timides et faisant souvent l’impasse sur la justice sociale. Une détresse compréhensible quand on sait que la probabilité de limiter l’augmentation des températures mondiales à 1,5°C s’éloigne dangereusement chaque jour. In fine, l’éco-anxiété ne serait-elle pas une réaction normale face à une réalité anormale ?
Canaliser cette anxiété pour en faire une force semble être le remède le plus efficace. Pour commencer, il est recommandé de rompre l’isolement. Parler de ses doutes, de ses angoisses et les partager au sein d’un collectif pouvant avoir les mêmes ressentis semble être une première étape salvatrice. L’étape suivante, c’est bien souvent le passage à l’action. Les modes d’actions sont nombreux. Quand certains décideront de changer de métier pour en choisir un qui aurait plus de sens, d’autres se dirigeront vers un mode d’engagement plus militant. Partager ses connaissances sur ces sujets afin de sensibiliser le plus grand nombre, comme nous le faisons à La Financière de l’Echiquier (LFDE) via plusieurs dispositifs pédagogiques tels que l’Ecole de l’ISR et l’Ecole du Climat lancée en 2022, semble être également une solution. Cette transmission permet de mobiliser un maximum de personnes dans l’action, en faisant par exemple le choix d’investir dans des solutions à impact positif.
L’investissement responsable apporte un supplément d’âme à notre métier de gérant d’actifs. Depuis plusieurs années, les lignes bougent. Nous assistons, enthousiastes, à une hausse importante des fonds d’investissement qui s’engagent, sous l’impulsion de clients de plus en plus exigeants. Nous accompagnons au quotidien un nombre grandissant d’entreprises se mobilisant fortement pour leur transition. Ce sens et cette dynamique collective nous permettent de ne pas sombrer dans l’anxiété et permettent à nos équipes de continuer à mobiliser leurs énergies pour un monde plus durable.
Disclaimer : Les opinions émises dans le document correspondent aux convictions du gérant. Elles ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité de LFDE. L’attention de l’investisseur est attirée sur le fait que son investissement ne génère pas d’impact direct sur l’environnement et la société mais que le compartiment cherche à sélectionner et à investir dans les entreprises qui répondent à des critères précis définis dans la stratégie de gestion. La décision d’investir ne doit pas reposer uniquement sur l’approche extra-financière d’un fonds mais doit également tenir compte de toutes les autres caractéristiques, et notamment ses risques, telles que décrites dans son prospectus.
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