Le swiss made, une valeur sûre pour l’économie suisse

1 décembre 2014

Le swiss made, une valeur sûre pour l’économie suisse

Aujourd’hui plus que jamais la Suisse joue sur sa réputation et ses paysages idylliques afin d’affirmer son identité face aux autres nations. A l’image du parisien avec son béret et sa baguette de pain, il y a pour la Suisse, ses montagnes, ses prés verts et ses vaches. C’est autour de cet imaginaire que se constitue la belle étiquette du swiss made. Mais ce label garantit avant tout une haute qualité, et ceci dans plusieurs domaines. Et s’il y a bien un secteur où l’on se frotte les mains du swiss made plus que n’importe où ailleurs c’est dans celui de l’horlogerie.

Car la Suisse, c’est bien connu, produit avant tout, du bon chocolat et de belles montres… Ces stéréotypes ancrés dans le monde entier dans la tête des gens lorsqu’on évoque la Suisse font une réelle publicité au pays et à ses produits.

Et si le swiss made jouit d’une si bonne réputation dans le domaine de l’horlogerie ce n’est pas une simple coïncidence…

En effet, historiquement, la Suisse représente un domaine d’excellence pour l’horlogerie, plus spécifiquement pour les montres de haut standing, et ceci grâce à son remarquable savoir-faire. En ce sens, on trouve non seulement sur le territoire une main d’œuvre très bien formée mais aussi une image de marque fondée sur des années de travail et des conceptions de pièces uniques.

Ainsi, derrière ce label le client se fie à un savoir-faire, une technique de fabrication et de design spécifique, c’est pour cela qu’il faut veiller à la protection juridique de cette valeur.

Pour ce faire, il existe une ordonnance datant du 23 décembre 1971, protégeant le label au niveau du droit fédéral. Cette ordonnance va par ailleurs être modifiée avec un nouveau texte qui devrait entrer en vigueur autour de 2016. Celui-ci permettra de mieux garantir la fabrication swiss made et de le renforcer. L’ordonnance prévoit également qu’on trouve dans le futur 60% des composants fabriqués en Suisse contre 50% actuellement.

Ceci devrait donc augmenter l’attractivité des montres helvétiques. Il se joue d’ailleurs un tourisme de luxe autour de l’horlogerie suisse.

Effectivement, si on connaît déjà le goût des russes ou des ressortissants des pays du Golfe pour les marques de notre pays, il faut désormais aussi compter avec les chinois. Ces derniers veulent aujourd’hui à leur tour pouvoir afficher le luxe suisse à leurs poignets.

Et cela n’est pas un hasard, on sait en effet que le pays du milieu est en pleine expansion et compte une classe moyenne et supérieure toujours grandissante. Un désir de découvertes des pays occidentaux par ces classes se fait fortement ressentir. Dans tout cela, l’exotisme des montagnes suisses attire la curiosité de cette population. Et si ces voyageurs aiment découvrir nos beaux paysages ils adorent aussi acheter des biens produits dans le pays de manufacture. En clair, ils aiment acheter du Dior à Paris et ils veulent donc acheter du Patek Philippe en terre suisse !

Lucerne s’inscrit ainsi comme le lieu privilégié où ces touristes friands de produits helvètes ont décidé de faire leurs achats. Effectivement, rien de mieux pour un touriste chinois que de pouvoir acheter une belle montre au cœur du pays. C’est d’ailleurs Lucerne qui compte la plus importante concentration de magasins horlogers en son centre parmi nos 26 cantons. Le chiffre d’affaires des meilleures boutiques de montres de Lucerne dépasse d’ailleurs celui de Genève ou de Zürich.

La Suisse, forte de cette valeur horlogère, continue donc à la valoriser au travers de son image et de son histoire. Elle doit poursuivre le développement des centres touristiques de découvertes comme des musées et mettre en place de nouvelles stratégies innovantes pour faire en sorte de maintenir le commerce touristique qui s’est formé autour de cet emblème de marque.

Alix Dettwiler– Rédactrice pour le magazine Le Monde Economique

 

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