Par Thierry DIME

Genève a vibré au rythme des émotions les plus intenses lors du 4ème concert de la saison de l’Ensemble Symphonique de Genève. Sous la direction de Sergey Ostrovsky, l’orchestre s’est uni au chœur La Fontana Cantabile, dont la sensibilité a été guidée par la baguette de Jean-Gautier Pignonblanc. Cette collaboration a donné naissance à une interprétation d’une rare alchimie. Entre lyrisme dramatique et perfection technique, cette soirée musicale a confirmé le talent d’une formation qui n’a plus rien à prouver.

Une immersion dans le sublime

Dès les premières notes, la salle a été saisie par une intensité rare. « C’était tellement beau, moi j’étais super émue… On est passé par toutes les émotions », confie une mélomane, encore sous le choc. La clarté des voix et la rigueur polyphonique du chœur ont immédiatement conquis l’auditoire. Dans la Missa Hispanica de Michael Haydn, double chœur à huit voix, explorant les subtilités des échos et des contrastes, a créé des instants d’une intensité émotionnelle palpable. L’écho des témoignages, tel celui d’un spectateur soulignant l’équilibre magistral orchestré par Jean-Gautier Pignonblanc entre l’orchestre, les chœurs et les solistes, résonne avec l’excellence de cette production : « Tout le monde servait le même discours. »

Dans la seconde partie, l’Ensemble Symphonique de Genève, faisant preuve d’une souplesse et d’une expressivité remarquables, a confirmé sa maîtrise et son rôle essentiel dans cette coproduction. Portée par des artistes au sommet de leur art, cette interprétation du Requiem de Mozart a transcendé la simple exécution musicale pour se transformer en une immersion profonde dans le sublime, où chaque note semblait vibrer d’une émotion et d’une maîtrise exceptionnelles, laissant une empreinte indélébile sur le public genevois. Sergey Ostrovsky, fondateur de l’Ensemble Symphonique de Genève, a partagé sa fierté : « Peut-être que c’était un orchestre et un chœur en relativement petits effectifs mais c’était très équilibré… On a réussi à créer vraiment l’atmosphère. » Son engagement, tout comme celui des musiciens et des chanteurs, a transcendé la partition pour en faire une expérience collective. Le prochain concert, prévu le 15 mai, clôturera la saison en beauté avec « Les Étoiles du Futur », mettant en scène trois jeunes solistes prodiges, dont Lucas Chiche jeune pianiste genevois. Au programme : Schubert, Mozart, Bruch et Tchaïkovski, dans un dialogue entre talents émergents et orchestre. « Ce sont des chefs d’œuvre libératoires », promet Ostrovsky, impatient de partager cette nouvelle aventure.

Philippe Sormani, président de l’Ensemble Symphonique de Genève, a salué l’audace de cette programmation en soulignant : « Cette saison est le fruit d’un rêve partagé. » Un rêve porté par la passion, mais aussi confronté à une réalité financière exigeante. En effet, malgré l’enthousiasme intact des équipes, il manque encore 80 000 francs pour boucler la saison en cours. Au-delà de cet objectif immédiat, c’est aussi la préparation de la prochaine saison qui est en jeu. Le soutien de mécènes et de partenaires engagés est aujourd’hui plus que jamais indispensable. « Sans ce soutien financier, il devient difficile de continuer à faire vivre une programmation ambitieuse et de donner la chance à de jeunes talents prometteurs de s’exprimer sur scène. La culture a besoin de ces élans de générosité pour se déployer et toucher les cœurs », conclut Philippe Sormani.

Une soirée inoubliable

Entre ferveur musicale et émotion brute, ce concert a confirmé la place de l’Ensemble Symphonique de Genève parmi les formations incontournables. Comme le résume un spectateur : « C’était vraiment excellent. » En attendant le 5ème concert de la saison prévu pour le 15 mai, la magie du Requiem de Mozart ccontinue de résonner, rappelant la puissance émotionnelle et la beauté intemporelle de la musique classique interprétée avec cœur et maestria.

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