Aucun métier n’est dépourvu de « sens », c’est-à-dire sans valeur, sans vision ou sans but, et ce, quel que soit le statut social auquel il renvoie dans la croyance collective. Il est quand même possible de définir la notion de « sens » en se basant sur les grandes lignes de ce que celle-ci représente pour la plupart des salariés.
Un métier qui a du sens signifie, entre autres, ressentir plus d’émotions positives dans son travail, se sentir bien et utile dans l’accomplissement d’une tâche qui semble cruciale. C’est aussi éprouver une certaine satisfaction dans ses activités, ses missions, satisfaire ses ambitions professionnelles, valoriser ses compétences et avoir le sentiment de participer au projet général de son entreprise.
Un salarié heureux et motivé s’investira pleinement dans la relation avec les clients et ses collègues
Beaucoup pourraient croire que la quête de sens au travail est un enjeu majeur de cette génération nouvelle, ce qui est peut-être vrai. Cependant, il est important de noter que les milléniaux font passer le bien-être, le développement personnel et l’accomplissement de soi avant la longévité en entreprise. Cette remise en question peut mener à un constat : on effectue bien souvent dans son travail des tâches inutiles et superficielles. Sont-elles pour autant vides de sens ? Peut-on s’épanouir dans ces conditions ? Faut-il tout quitter ?
Depuis quelques années, baby-foot, paniers à fruits, salles de sieste et autres espaces de travail design ou ludiques ont envahi les entreprises pour y insuffler un « esprit start-up », plus ou moins attractif pour les cadres. Ces techniques dites de happiness management n’abordent pourtant pas l’essentiel : le sens que l’on donne à son travail.
La quête de sens au travail apparaît désormais comme un enjeu majeur, car elle affecte directement les entreprises et leur performance économique. En effet, un salarié qui ne voit plus l’utilité de son travail présente le risque d’être touché par un brown-out (désengagement, démotivation totale), un bore-out (épuisement causé par l’ennui), voire, dans le pire des cas, un burn-out, autrement dit, un épuisement physique et mental causé par la dégradation des conditions de travail. En revanche, un salarié heureux et motivé s’investira pleinement dans la relation avec les clients et ses collègues, impactant ainsi positivement la vie de l’entreprise. Nous pouvons donc affirmer que cette quête de sens au travail poursuivie par les collaborateurs accroît l’attractivité de la société et l’engagement des salariés.
C’est pourquoi les entreprises doivent épauler leurs collaborateurs dans leur recherche de sens au travail. Cela passe notamment par des attentions et des améliorations matérielles dans les conditions de travail, comme l’accès à des offres culturelles, des divertissements ou des avantages financiers, mais aussi par le renforcement des relations humaines, qui est primordial. Ce sont autant d’éléments qui contribuent à répondre à la quête de sens au travail. Toutefois, il reste encore des efforts à faire, car la notion de sens du travail atteint sa pleine signification lorsqu’elle intègre l’amélioration générale des conditions de travail pour tous, et lorsque les salariés autant que les employeurs se retrouvent gagnants.
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