Par Mohammed Abdelaziz BENKAMLA – Maitre de conférences et chercheur à l’Université d’Oran 2
En réponse à la détérioration de grande ampleur qu’a connu la planète au cours des trois dernières décennies, de nombreux pays ont consolidés leurs efforts afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en assurant une transition écologique plus rationnelle. Cet objectif a été concrétisé par la signature de multiples accords entre les grands pollueurs.
Dans un contexte global, la protection de l’environnement et l’adoption d’un pacte écologique mondial, respecté par l’ensemble des Etats, est une urgence systématique et l’engagement de respecter ce pacte reflète la volonté des pays adhérents. En particulier, la signature de l’accord de Paris en 2015, diversifications des conventions internationales (COP24 récemment), la priorité de l’écologie dans les programmes politiques où la multiplication des ONG et les défenseurs du climat, expliquent clairement l’intérêt d’une nouvelle orientation.
En revanche, la réalité montre que les engagements pris restent loin d’être achevé surtout après la sortie, en 2018, des USA de l’accord de Paris. L’approche théorique de l’écologie figure dans tous les discours politiques, mais les obstacles qui la freinent sont multiples à savoir :
Le ralentissement de la croissance économique, les tensions sociales, la déstabilisation régionale, l’explosion de la dette publique, l’évolution exponentielle démographique et le déséquilibre économique international, sont des facteurs qui ont poussé, à maintes reprises, les gouvernements à retarder leurs transitions écologiques et de chercher des solutions, d’un effet sur le court terme, afin d’honorer les engagements électoraux en matière de revalorisation du revenu individuel.
La sortie de l’accord de Paris, par les USA mais remis à jour par le président Biden, avait créé un climat de doute sur la volonté de l’ensemble des pays envers le respect de l’engagement tenu, et la confiance a cédé la place à l’ambiguïté et l’intérêt individuel.
L’absence d’une institution écologique mondiale et autonome, qui veille sur le respect des engagements des Etats pris après la signature des conventions et l’application des sanctions financières, en cas de dérapage ou un retard, contribue clairement au déséquilibre écologique international.
Du point de vu micro-économique, les individus sont au centre de tous les programmes écologiques, en représentant un noyau indispensable. Mais, l’état alarmant de notre planète prouve l’existence majoritaire des habitudes traditionnelles, basées sur le gaspillage des ressources, et le refus d’une culture comportementale écologique.
Le respect de l’environnement, la motivation du recyclage, la préservation des ressources pour les générations futures ou l’innovation permanente afin de changer le comportement nuisible, sont des facteurs qui favorisent le développement d’une culture écologique.
Sur le marché, la demande des produits écolos est toujours minime, vu leurs prix excessifs, d’un côté, et la limitation de la contribution gouvernementale, d’un autre côté. Cette problématique a influencé négativement l’orientation vers une alternative plus écologique.
La mondialisation a instauré un autre modèle économique, basé principalement sur la maximisation des richesses individuelles et l’accroissement du bien être personnel, sans prendre en considération la détérioration de l’environnement. Cette logique a exercé une influence permanente sur les idées et les programmes écologiques perturbateurs des intérêts privés.
En conclusion, la mise en place d’un ordre écologique mondial ne se nourrit pas d’un débat politique ou d’un programme électoral, mais de la capacité légitime de régler tous les obstacles à l’intérieur ou à l’extérieur du pays.
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