Les entreprises suisses ne sont pas encore prêtes à se conformer au RGPD

1 mars 2018

Les entreprises suisses ne sont pas encore prêtes à se conformer au RGPD

  • 78 % des sondés suisses considèrent la mise en conformité en matière de protection et de confidentialité des données comme une préoccupation grandissante
  • Cependant, seulement 40 % des personnes interrogées en Suisse ont mis en place un plan concernant le RGPD
  • Au cours des 12 prochains mois, il est probable que des technologies avancées d’analyse des données d’investigation (FDA), y compris la robotique et l’IA, soient de plus en plus adoptées

Le renforcement des pressions réglementaires fait partie des principales préoccupations des chefs d’entreprises. 78 % des sondés font état d’inquiétudes croissantes au sujet de la conformité en matière de protection et de confidentialité des données. C’est ce que révèle la troisième étude bisannuelle « EY Global Forensic Data Analytics Survey » (sondage sur l’analyse des données d’investigation), qui a étudié les réponses de 745 cadres de 19 pays, dont la Suisse, et a analysé les risques juridiques, liés à la conformité et à la fraude auxquels les sociétés internationales sont confrontées ainsi que l’utilisation de l’analyse des données d’investigation (FDA) pour les gérer.

Or, moins de quatre mois avant l’entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD) le 25 mai 2018, seulement 40 % des sondés suisses déclarent avoir mis en place un plan pour se mettre en conformité avec la législation de l’UE. Ce chiffre semble étonnamment faible par rapport à la moyenne des réponses en Europe, où 60 % des sondés affirment avoir mis en place un plan de conformité. Il reste encore beaucoup de travail à abattre sur d’autres marchés où nettement moins de sociétés se disent prêtes à se conformer au RGPD, notamment en Afrique et au Moyen-Orient (27 %), dans les Amériques (13 %) et dans la région Asie-Pacifique (12 %).

Michael Faske, Fraud Investigation & Dispute Services leader chez EY Suisse, déclare:

« Le rythme des changements réglementaires qui continue de s’accélérer et l’introduction de lois sur la protection et la confidentialité des données, telles que le RGPD, constituent des défis de taille pour les entreprises mondiales sur le plan de la conformité. Mais les sociétés qui adoptent les technologies de FDA peuvent obtenir des avantages significatifs, en tirant profit d’une gestion des risques plus efficace et d’une transparence commerciale accrue dans l’ensemble de leurs activités. »

Adoption croissante de la FDA pour gérer les risques

En Suisse, le taux d’adoption de nombreuses technologies est généralement inférieur à la moyenne mondiale. Plus particulièrement, l’intelligence artificielle est nettement en retrait, avec 21 % contre 38 % en moyenne mondiale.

Les sociétés suisses ont largement évolué au-delà de l’utilisation d’outils de FDA de base pour gérer les risques juridiques, liés à la conformité et à la fraude. Par ailleurs, 36 % déclarent qu’elles adopteront probablement l’automatisation robotique des processus (RPA) dans les 12 prochains mois, suivie par l’intelligence artificielle (IA) avec 21 %. Avec l’adoption accrue de technologies avancées de FDA, les sociétés utilisent plus de sources de données structurées et non structurées qu’il y a 2 ans. Les sociétés suisses utilisent dans une moindre mesure ces sources de données, en particulier les archives des réseaux sociaux et des lanceurs d’alerte.

Étonnamment, le sondage révèle par ailleurs qu’en Suisse, seulement 8 % des sondés (contre 13 % au niveau mondial) déclarent utiliser actuellement la FDA pour se mettre en conformité avec le RGPD, et seulement un tiers (29 %) des sondés se dit être actuellement en phase d’analyse des outils de FDA précis qu’ils utiliseront pour les aider à se mettre en conformité.

L’investissement dans le personnel et les compétences, un élément clé pour profiter pleinement du potentiel de la FDA

Globalement, le rapport met en exergue la manière dont l’adoption accrue de technologies avancées de FDA et les dépenses qui y sont consacrées doivent s’accompagner d’un renforcement des investissements dans du personnel qualifié. Malgré l’importance de la demande, le nombre d’employés s’occupant spécifiquement de la FDA demeure faible. En Suisse, seulement 10 % des sondés estiment que leur organisation dispose des compétences techniques appropriées en matière de FDA et à peine 15 % des sondés pensent disposer des compétences adéquates en matière d’analyse de données/de science des données.

Michael Faske déclare: « La FDA n’est pas seulement une question de technologie. Cela concerne également le personnel appelé à appliquer cette technologie et à l’utiliser pour gérer les risques. Il est encourageant de voir que les investissements dans une FDA avancée augmentent, mais les entreprises doivent engager les talents appropriés et investir dans les compétences essentielles telles que les connaissances spécifiques au domaine d’expertise et l’analyse de données si elles veulent réussir à gérer leur profil de risque. »

 

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