Les investisseurs suisses sont plus prudents et privilégient la sécurité sur la performance, selon une étude réalisée par Natixis

25 mai 2016

Les investisseurs suisses sont plus prudents et privilégient la sécurité sur la performance, selon une étude réalisée par Natixis

Natixis Global Asset Management publie les résultats de son étude mondiale annuelle menée auprès de 7100 investisseurs particuliers (dont 350 en Suisse) répartis à travers 21 pays en Asie, en Europe, en Amérique du Nord et du Sud et au Moyen-Orient. L’enquête a été réalisée en ligne entre janvier et février 2016. En voici les principales conclusions:

  • Moins de la moitié des investisseurs interrogés ont des objectifs clairement définis et seulement une minorité d’entre eux ont établi un plan financier afin de les atteindre
  • Une vaste majorité d’investisseurs recherche de nouvelles stratégies pour mieux diversifier leurs portefeuilles et tirer parti des chocs de marché
  • L’investissement socialement responsable gagne du terrain
  • Les investisseurs semblent surestimer le rôle des stratégies passives au sein d’un portefeuille
  • Deux tiers des investisseurs suisses estiment que la responsabilité de financer leur retraite leur incombe
  • Les investisseurs réclament davantage de conseils personnalisés

Selon une étude mondiale menée par Natixis auprès de 7100 investisseurs particuliers, 83% des 350 investisseurs suisses interrogés se considèrent comme des investisseurs prudents, et admettent privilégier la sécurité sur la performance. La tendance mondiale montre que la plupart des investisseurs sont partagés entre leur désir de rendement élevé et les risques sous-jacents qu’ils sont prêts à prendre. Pour leur part, les répondants suisses semblent avoir des attentes de rendements raisonnables à 7,5%, nettement en-dessous de la moyenne mondiale à 9,5%. Paradoxalement, en 2015, les investisseurs helvétiques ont réussi à générer en moyenne un rendement de 8,5%, considérablement plus important que la moyenne mondiale qui s’est établie à 5,8%.

Malgré ces résultats, l’étude montre que les investisseurs suisses manquent d’orientations claires. Seuls 43% d’entre eux (49% à l’échelle mondiale) déclarent s’être fixé des objectifs financiers précis et seulement 30% (37% à l’échelle mondiale) ont élaboré un plan financier pour atteindre ces objectifs.

Ces attentes de rendements élevés et ce faible appétit pour le risque, ainsi que ce manque d’objectifs concrets et de planification soulèvent des interrogations quant au choix des placements et au financement des retraites. De quoi mettre en exergue la nécessité de chercher de l’aide auprès de conseillers financiers professionnels.

Le rôle de la gestion passive surestimé par les investisseurs?

Les investisseurs individuels à travers le monde semblent surestimer le rôle de la gestion passive et ses bienfaits au sein d’un portefeuille. L’étude révèle en effet que les fonds indiciels continuent d’obtenir les faveurs des investisseurs suisses qui les considèrent plus abordables (60%) et efficaces pour minimiser les pertes. Plus de la moitié des investisseurs estiment que les fonds indiciels offrent une meilleure diversification par rapport à d’autres types d’investissement.

Ces résultats contrastent avec les récentes enquêtes menées par Natixis Global Asset Management auprès des investisseurs institutionnels et des conseillers financiers1, qui révèlent que ces derniers privilégient la gestion active pour tirer parti des mouvements de marché, générer de l’alpha et viser à améliorer le profil de rendement/risque de leurs portefeuilles à long terme. Tandis que la gestion passive est surtout vue comme un moyen de réduire les frais de gestion1. Une opposition qui souligne les défis et les contradictions auxquels les investisseurs particuliers sont confrontés.

«Il est crucial pour un investisseur de comprendre les risques inhérents à son portefeuille et d’identifier des sources de diversification. Il est donc surprenant de voir les investisseurs individuels attribuer aux fonds indiciels des avantages qu’ils n’ont pas toujours, notamment en termes de contrôle du risque. Les fonds indiciels ont certes une place dans les portefeuilles, mais, à cause de leur faible coût, ils semblent bénéficier d’un effet de halo qui peut prendre de court les investisseurs quand les marchés sont chahutés et impacter négativement la performance à long terme», précise Babak Abrar, Directeur distribution Wholesale et Retail pour la France, la Suisse Romande, Monaco et Israël, Natixis Global AM.

Davantage de diversification et meilleure gestion du risque

L’étude met également en évidence la volonté des investisseurs de trouver de nouvelles approches d’investissement, mieux adaptées aux nouveaux paradigmes des marchés financiers. Au niveau global, près des deux tiers des investisseurs interrogés pensent ainsi que l’approche traditionnelle actions/obligations ne répond plus à leurs besoins. En Suisse, 70% des investisseurs sont à la recherche de stratégies qui leur procurent une meilleure gestion du risque et 75% souhaitent augmenter les sources de diversification de leur portefeuille, notamment en investissements alternatifs.

En effet, les investissements alternatifs semblent apparaitre de plus en plus comme une solution pour les investisseurs en recherche de diversification. Cependant, à peine plus de la moitié des investisseurs suisses interrogés (53%) utilisent des actifs alternatifs (regroupant les stratégies de type hedge funds, private equity, managed futures, immobilier, rendement absolu et long-short). Près de 50% des investisseurs qui n’utilisent pas d’actifs alternatifs pensent que ces actifs sont trop risqués; un tiers estiment que leur performance n’est pas à la hauteur, et 29% jugent qu’ils n’ont pas besoin d’alternatifs.

On observe une demande croissante pour les produits ISR (investissements socialement responsables), en particulier en Suisse. Quelque 65% des investisseurs suisses estiment qu’il est important que leurs investissements contribuent au bien commun de la société et reflètent leurs convictions personnelles, 70% affirment qu’investir dans des entreprises éthiques est une priorité. Une tendance qui a manifestement été intégrée par les conseillers financiers. Quelque 70% des investisseurs suisses rapportent en effet s’être entretenu avec leur conseiller financier au sujet d’investissements socialement responsables (contre 51% à l’échelle mondiale).

«Ceci démontre bien que l’industrie a un rôle important à jouer en termes d’éducation financière pour aider les investisseurs à prendre des décisions réfléchies et de long terme. Il est encourageant de voir que les investisseurs cherchent de nouveaux modèles d’investissement pour construire des portefeuilles plus résilients, en particulier en cas de pic de volatilité. Les stratégies alternatives – de type hedge funds, private equity, managed futures, immobilier, rendement absolu et long-short – peuvent en effet offrir un puissant levier de diversification au sein d’un portefeuille et donc représenter une source de performance intéressante selon l’horizon d’investissement envisagé», explique Babak Abrar.

En suisse, priorité absolue au financement des retraites

Quelque 73% des investisseurs mondiaux considèrent que le financement de leurs retraites est une priorité. Cependant, le manque d’objectifs concrets et de planification pourrait les rendre vulnérable à long terme. La tendance de fond consistant à progressivement transférer la prise en charge de l’essentiel du financement des retraites des gouvernements aux particuliers tend à s’affirmer. Si bien que près de 75% des investisseurs suisses ont le sentiment que la responsabilité de financer leur retraite leur incombe directement. Les investisseurs helvétiques se
sentent plus responsabilisé (17%), optimistes (16%) et satisfaits (16%) face à cette évolution. Au niveau global, les sondés affichent des réactions diamétralement opposées: 19% se disent résignés, 16% sont optimistes et 14% ont le sentiment d’être plus responsabilisé.

Les placements financiers ne figurent pas parmi les priorités des investisseurs suisses pour financer leurs retraites. Les principaux outils privilégiés sont les caisses de pension de leurs employeurs, suivis de l’épargne-retraite. L’étude montre cependant que les investisseurs estiment à la baisse le montant de leur épargne-retraite nécessaire pour garantir une retraite confortable. En moyenne, les investisseurs suisses estiment qu’ils auront besoin de 65% de leur salaire pré-retraite; c’est en dessous du seuil des 70% à 80% qui est généralement recommandé.

Une recherche de conseils personnalisés

Les résultats de l’étude montrent que globalement, 62% des investisseurs bénéficient de conseils financiers. Pas moins de 48% ont recours aux services d’un conseiller, tandis que 8% utilisent uniquement des services de robo-advisors. Quelque 14% combinent conseiller personnel et robo-advisor.

A l’échelle mondiale, 64% des investisseurs pensent que les services d’un conseiller financier apportent une réelle valeur ajoutée. Près de 65% des investisseurs suisses estiment que les conseils sont nécessaires pour gérer leurs investissements et atteindre leurs objectifs de retraite.

En dehors de la recherche de performance, les investisseurs suisses reconnaissent aux conseillers financiers trois avantages indéniables:

  • aide à déterminer leurs objectifs et à établir leurs plans financiers personnels à long terme (35%)
  • conseils personnalisés dans un contexte de marchés incertains et volatiles (33%)
  • aide à prendre des décisions plus rationnelles pour leurs investissements (30%)

«Les investisseurs ont pleinement conscience de la nécessité de s’adjoindre l’aide d’un conseiller financier et par ‘aide’ ils entendent bien plus qu’une simple recommandation d’investissement. A l’heure où les investisseurs réclament davantage d’accompagnement personnel et d’éclairages pour effectuer des décisions d’investissement réfléchies et réellement en ligne avec leurs objectifs à long terme, le rôle du conseiller financier est primordial.

L’enjeu est d’aider les investisseurs à définir et élaborer un plan financier personnel mieux adapté au contexte de marché actuel, notamment à travers l’intégration de stratégies décorrélées dans leur portefeuille, afin d’en viser la diversification et la résilience», conclut Babak Abrar.

Méthodologie

L’étude menée en 2016 par Natixis Global Asset Management auprès de 350 investisseurs particuliers en Suisse a été réalisée par CoreData dans le cadre d’une étude plus vaste menée à l’échelle mondiale auprès de 7100 investisseurs répartis dans 21 pays d’Asie, d’Europe, des Amériques et du Moyen-Orient. Le sondage a été effectué en ligne en janvier et février 2016 auprès d’investisseurs disposant d’un patrimoine net investissable minimum de 200’000 dollars (ou une somme équivalente en parité de pouvoir d’achat).

L’intégralité du rapport peut être consultée sur: www.ngam.natixis.com/pressroom

Pour de plus amples informations: www.durableportfolios.com.

Contacts presse
Natixis Global Asset Management Voxia communication

Samia Hadj Audrey Berladyn
Tél. +44 (0)203 405 4206 Tél +41 (0)22 591 22 74
samia.hadj@ngam.natixis.com audrey.berladyn@voxia.ch

 

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