La gourmandise des concessionnaires suisses a indéniablement poussé le consommateur a changé ses habitudes et se rendre à l’étranger pour l’achat d’un véhicule. En effet, face a des marges indécentes et à des différences de prix allant jusqu’à 30. 000 CHF sur certains modèles, le Suisse n’hésite plus à importer sa voiture depuis un pays de la zone euro.

Hier encore, il se sentait coupable d’aller faire ses achats de l’autre côté de la frontière mais aujourd’hui, c’est une démarche qui semble naturelle, d’où la prise de conscience des concessionnaires.

Pour arrêter cette hémorragie, ils multiplient les actions promotionnelles qui peuvent s’appeler « Prime déstockage », «Bonus Cash», «Euro Bonus », «Pack Bonus», «Avantage Client» ou plus simplement, «Options gratuites». Certains concessionnaires vont jusqu’à offrir un cadeau pour une simple visite. Malgré ces astuces, on constate malheureusement que les ventes des voitures peinent à décoller et la situation ne semble pas prête de s’améliorer.

La gourmandise de certains risque de bouleverser le mode de consommation des suisses car, même si on réussit à sortir de cette crise, un déclic s’est opéré et c’est une tendance qui risque dorénavant de s’installer. Il y a de fortes chances que le consommateur fasse désormais toujours, une comparaison de prix avec ceux affichés dans la zone euro.

Auparavent, une différence de 5000 CHF était acceptable pour l’achat d’une voiture mais qui sait si ce sera toujours le cas dans le futur ? Le consommateur suisse n’hésitera peut-être plus à traverser la frontière pour bénéficier d’un rabais supplémentaire, aussi minime soit-il. Si tel est le cas, toute notre économie risque d’en pâtir avec pour conséquence directe, la baisse des salaires et/ou licenciements. Une telle gourmandise valait-elle vraiment le prix que nous allons peut-être finir par tous payer?

Thierry Dime – Directeur de publication Le Monde Economique