L’indifférence

29 janvier 2024

L’indifférence

Par Nicola Niclass

Dernièrement à Lugano, j’ai eu la chance de déguster un délicieux menu chinois. Le cadre était merveilleux et le service impeccable. Le restaurant était plein à craquer et il y avait aussi beaucoup de monde sur la terrasse en fleur.

Les gens venaient d’horizons différents. Il y avait des amis, des hommes d’affaires, des familles, des autochtones, des habitués et des touristes. Presque tous étaient équipés d’un Smartphone.

Le personnel travaillait sans relâche dans diverses langues afin de satisfaire leurs clients. Parfois, ils étaient interrompus par un livreur qui observait sans cesse son téléphone portable en attendant la commande. Dès en possession de la livraison, il enfourchait son vélo électrique, puis, il s’élançait dans la circulation dense tel un guépard bravant les chasseurs.

Quelle audace, me dis-je en levant tranquillement la tête et en contemplant les alentours avec un certain intérêt pour ce ballet de sommeliers affairés au service des hôtes. Quel professionnalisme et savoir-faire. J’ai toujours apprécié la cuisine asiatique et la culture zen qui s’y dégage.

Toutefois, un changement lent et persistant s’y est installé. Il est-là et il y reste. « S’est-il imposé pour toujours ?« 

Quasiment à chaque table, un téléphone y est posé. Il est à côté de l’assiette à moitié grignotée ou dans les mains de son propriétaire. Souvent des tablés entières dont leurs centres d’intérêts sont leur mini-ordinateur de poche, ne regardent même plus ce qu’elles mangent. Les gens ne s’adressent presque plus la parole ou un sourire de complaisance.

Au moment de payer, la sommelière vient avec un Smartphone. La surprise se dessine sur son visage, quand je lui tends un billet de banque.

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