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Par Clément Inbona, Fund Manager, et Olivier de Berranger, CIO, La Financière de l’Echiquier
En publiant une première estimation de la croissance de son PIB, en hausse de 18,3% au premier trimestre 2021, la Chine confirme son statut de locomotive de la croissance mondiale.
Certes, ce chiffre est mécaniquement porté par un effet de base favorable, puisqu’il a pour référence le premier trimestre 2020, lors duquel l’économie chinoise s’était brutalement figée pour se consacrer à la lutte contre l’épidémie de Covid née sur son sol. Mais l’empire du Milieu n’aura dû attendre que le dernier trimestre 2020 pour retrouver son niveau de PIB pré-crise, loin devant les autres puissances économiques.
Derrière cette motrice, on trouve le wagon américain qui devrait retrouver son PIB pré-crise au cours du semestre actuel, si l’on en croit la vigueur des récentes données économiques et des enquêtes de confiance. La publication des ventes au détail pour mars l’illustre bien. Celles-ci ont cru de près de 10% sur le mois, bien au-delà des attentes, et atteignent l’un des niveaux les plus importants depuis l’existence de cette statistique. Le plus haut niveau avait été atteint en mai 2020, à la sortie de la première vague de contaminations. Aujourd’hui, la consommation américaine se déconfine, galvanisée par les chèques adressés aux ménages par l’Administration Biden.
A la traîne de cet attelage Chine/Etats-Unis, la zone euro, toujours engluée dans les restrictions de la troisième vague, peine à déployer son plan de relance, suspendu au jugement de la cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe. Signe du décrochage du Vieux Continent, l’Allemagne, jadis locomotive de la zone, peine à réaccélérer. Les 5 principaux instituts économiques du pays viennent de revoir à la baisse, d’un point, la croissance anticipée pour 2021. Ils l’estiment à seulement 3,7%, après -4,9% en 2020. Le retour au PIB pré-crise ne surviendra donc vraisemblablement qu’en 2022.
Avec la saison des résultats qui s’ouvre, le message des entreprises semble parfaitement cohérent avec l’angle macroéconomique. Les chiffres de ventes de LVMH, vitrine du luxe à la française, sont par exemple éloquents. Au premier trimestre, son chiffre d’affaires a cru de 86% par rapport à 2020 en Asie (hors Japon), de 23% aux Etats-Unis, et reflué de 9% en Europe…
L’investisseur souhaitant embarquer dans le train de la reprise économique pourrait bien être inspiré en cherchant des opportunités vers l’Est, auprès d’entreprises qui y sont basées ou de celles du Vieux Continent qui y effectuant une part substantielle de leur activité… au risque de rater le départ de l’Orient Express.
Rédaction achevée le 16.04.2021
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