Quand on découvre le parcours de Nathalie Egea, on comprend tout de suite que la fine connaissance de l’univers féminin qui se dégage au travers de ses collections ne relève point du hasard. En effet peu de gens le savent, mais derrière cette styliste passionnée et talentueuse se cache également une consultante en image. Depuis 2011, elle accompagne tous les jours des femmes et des hommes désireux d’écrire un autre chapitre de leur vie affective ou professionnelle. C’est ainsi qu’au fil du temps, son atelier est devenu un poste d’observation idéal pour comprendre et suivre l’évolution des besoins et des préoccupations de femmes et d’hommes en quête d’identités.

Selon Nathalie Egea, on ne porte pas un vêtement mais une histoire. C’est pour cela que toute démarche inhérente à un changement d’identité visuelle doit commencer obligatoirement par la découverte de son moi intérieur. Sans ce travail d’introspection au cours duquel le client est amené à faire le point sur son passé, son présent et ses aspirations, jamais un changement d’image ne pourra être pérenne. Ceci tout simplement parce que la construction d’une image est un acte d’affirmation de son identité sociale. De son point de vue, le conseil en image est une démarche holistique au cours de laquelle, la consultante en image va accompagner son client afin qu’il puisse créer une harmonie entre deux aspects de lui-même : son identité sociale et son image physique.

L’identité sociale c’est le comportement que la société attend d’une personne (ou d’un groupe d’individu appartenant à une organisation) dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, tandis que l’image physique c’est celle que dégage une personne à travers sa façon de se vêtir, de se coiffer ainsi que des accessoires qu’elle porte. En effet la société fonctionne à partir de préjugés et de croyances pas forcément fondés. C’est la raison pour laquelle, chaque fois que l’on change de milieu professionnel, il est important de s’informer sur les codes vestimentaires et culturels inhérents à son nouveau secteur d’activité. C’est grâce à ce zest d’attention salvateur que l’on arrive à éviter bien des malentendus. Dans certains secteurs comme celui de la finance, une personne adoptant un style plutôt classique sera jugée comme étant plus fiable qu’une personne adoptant un style négligé ou proche de celui du babacool.

Le conseil en image pratiqué par Nathalie Egea, est un travail en profondeur qui présente de nombreuses similitudes avec les métiers de médecin accoucheur ou de business analyste. Il commence toujours par une phase d’écoute et de recueil d’informations durant laquelle le client est invité à décrire la réalité de son parcours de vie et à répondre à une simple question : l’image que je projette me semble-t-elle avoir du sens ? Durant cette phase préliminaire, on procède également à une analyse de l’ensemble des vêtements du client afin de voir si ces derniers sont pertinents pour ses projets ou ses aspirations. En cas d’absence d’harmonie, un accompagnement lui est proposé pour lui permettre de se rapprocher de son objectif.

Nathalie Egea nous dit observer une différence très nette entre les hommes et les femmes dans leur rapport à leur image. Dans une époque où la performance est au centre de tout, la pression sociale et identitaire sur les femmes est très élevée. De façon généralement inconsciente, bon nombre d’entre elles tentent souvent de répondre à ces exigences, qui s’étendent à leur l’image physique. Elles se retrouvent ainsi en souffrance. Généralement plus sûrs d’eux, les hommes vont avoir tendance à balayer les exigences extérieures imposant ce qu’ils sont sans trop se poser de questions. Ils ont un rapport plus décontracté, plus pragmatique à leur image physique. Cela se traduit dans l’offre vestimentaire qui est beaucoup plus restreinte pour les hommes.

A force d’écouter et d’accompagner des femmes de tous horizons, majoritaires dans sa clientèle, Nathalie Egea est devenue une spectatrice attentive de leurs frustrations tout comme de leurs ambitions. C’est grâce à cette position privilégiée qu’elle a pu enrichir d’une nouvelle page, le livre de doléances de la gente féminine. Il suffit d’entendre les titres de ses collections « Be One », « Takeoff » pour comprendre que derrière chacune d’elles se cache un message militant se résumant a ceci : mesdames ayez plus confiance en vous, osez occuper la place qui vous est due au sein de la société.