Le 5 juin prochain, nous sommes appelés à nous prononcer sur l’initiative du Revenu de base inconditionnel (RBI). Celle-ci prévoit une allocation de 2500,- par citoyen de ce pays, à vie et sans contre partie. Pour les enfants, on parle de 625,-. Ainsi, pour un couple avec deux enfants cela représente quelques 6250,- !
Pourquoi faire ? Justement, rien ! Pour les pro RBI, il est question d’un droit universel pour vivre dignement. C’est à nous rappeler le milieu de la décennie passée, en Espagne, quand le gouvernement socialiste, martelait au peuple qu’être propriétaire de son logement n’était plus une possibilité mais un droit. Quelques années plus tard, le pays traversa la plus grave crise immobilière de son histoire. Par ailleurs, il en est toujours pas sorti.
Les arguments des pro RBI sont aisément démontables tant ils ressortent plus de la vue de l’esprit que d’une réponse solide et durable aux problèmes actuels de la mondialisation. Néanmoins, bien que minoritaires ils font du bruit et vont en faire encore plus. Vraisemblablement, ils ont du temps. Préparons-nous à défendre justement notre système libéral qui malgré toutes ses failles demeure encore le moins mauvais modèle économique éprouvé par l’homme, à ce jour.
Quant au financement, là encore c’est un grand flou reposant sur plusieurs possibilités toutes tirées de modèles mathématiques et empiriques… de la théorie et des chiffres. Et on sait qu’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres. Les modèles mathématiques quant à eux on le sait également qu’en période de tentions ou de stress ils ne tiennent pas la rampe. Pour mémoire, rappelons-nous le choc des subprimes en 2008. Nous avions alors compris que finalement nous ne savions rien et nous ne maîtrisions dans l’absolu encore moins que rien.
Les seules valeurs qui perdurent dans le temps et dans l’espace sont encore les bons principes et les valeurs libérales que sont le goût de l’effort, le dépassement de soi et la pleine responsabilité de ses choix. Alors voilà, le RBI balaye à plat de couture les valeurs éducatives mentionnées plus haut et qui sont pourtant garantes de l’élévation de chaque civilisation.
Les incohérences sont nombreuses. On mentionnera surtout que les partisans attendent du système capitaliste qu’ils décrient pourtant que celui-ci finance leurs allocations à vie. Ils parlent de liberté mais en même temps ils veulent le beurre et l’argent du beurre, sans parler encore de la crémière.
Ils souhaitent la liberté mais que celle-ci soit financée par le système, la collectivité, l’Etat… les autres quoi. Ils parlent de changer de paradigme mais aliènent contre de l’argent au système actuel qui semble faillir leur droit à la parole et à la critique. Rappelons que qui paie commande !
A ce stade, certains termes me viennent à l’esprit tels que fumisterie et décadence. Bref, ne soyons pas trop sévères. C’est dans l’air du temps… tout le monde veut la liberté mais sans en assumer pleinement le coût ni la responsabilité. Pour le moins, souhaitons un débat d’idées riche et constructif.
Par François Meylan