Sur la Côte vaudoise, tout au long de l’axe routier Genève- Lausanne – et aussi courte que puisse être la distance séparant ces deux pôles – s’égrènent de véritables fleurons de la vie citadine et de l’activité économique, des villes qui sont tant des foyers d’activité industrielle, politique et internationale que des lieux où, tout simplement, il fait bon de vivre. Gland et surtout Nyon en sont les deux exemples achevés.
Le premier, véritable havre de paix où ont élu résidence des organisations mondiales telles que WWF et choisi domicile des célébrités comme M. Schummacher (le pilote allemand y est toujours soigné des conséquences de sa chute dans les Alpes à la fin de 2013), met actuellement sa douceur de vivre au défi de ce qu’on a appelé « le contrat des générations ». Un « quartier solidaire » y est construit où des seniors font bénéficier des jeunes de leur expérience professionnelle ou de leur savoir-faire dans la vie tout court.
Quant à l’autre ville, Nyon, elle a même encore plus brillamment échappé au sort de cité- dortoir auquel la destinait tout naturellement sa position intermédiaire entre les deux grands pôles du Bassin lémanique. Certes, les Nyonnais travaillant à Genève ou à Lausanne rentrent bien le soir dans leur ville mais recueillir ses habitants après une journée active passée ailleurs est loin d’être la véritable vocation de Nyon. Pas plus que celle de servir de retraite résidentielle de gens aisés venus des quatre coins du monde. Oui, l’ancienne cité romaine est aussi tout cela mais dans ces dernières années elle s’est également – et principalement ! – affirmée comme le centre d’un impressionnant dynamisme économique.
Nyon et sa région attirent des branches à haute valeur ajoutée : les technologies de pointe y ont pris de solides positions tout comme le large éventail des services rattachés au secteur tertiaire. Nyon a sa « part » de présence, si intense en Suisse, de grands ONG internationales – et quelle part ! L’UEFA elle-même réside dans cette ville relativement petite qui donne ainsi fièrement réplique au «grand » Zurich, siège, quant à lui, de la FIFA. Les autres flamboiements d’un secteur tertiaire en pleine expansion, il faut les chercher du côté de toutes ces structures de services de haute compétence qui se sont multipliées les dernières années à Nyon et dans sa commune : assurances (Generali, La Mobilière), cabinets de conseil aux entreprises, différents dispositifs bancaires, centres de recherche.
Les entreprises de bio- pharmaceutique et de technologie médicale ont aussi marqué leur nette préférence pour cette ville qui, située aux bords du Léman dans un cadre naturel des plus attractifs et les plus paisibles, est une véritable incarnation de l’idée de vie active saine, équilibrée et sereine. Electro Medical System, Edwards Lifesciences, Beckman Coulter y sont implantés avec succès, de même que des fleurons de la technologie de pointe et de la technologie fine, avec respectivement l’entreprise de micro-technique Mecanex et celle de complication horlogère Hublot.
C’est en effet la conjugaison entre plusieurs facteurs – l’attractivité fiscale, la présence d’une main d’œuvre hautement qualifiée dans la catégorie d’âge 25-45 ans combinées à la discrétion d’une ville relativement petite et à la beauté tranquille (on ne le répétera jamais assez) de la campagne vaudoise et de sa Côte – qui ont fait de Nyon un lieu de préférence pour les entreprises qui cherchent à s’implanter en Suisse ou plus généralement en Europe.
D’autre part, pour ce qui est des rapports de Nyon avec Genève et Lausanne, on peut dire que, échappant au sort de cité- dortoir (comme nous l’avons précédemment noté) pour la main d’œuvre des deux grands pôles industriels lémaniques, Nyon est allé même plus loin. Son attractivité économique a rendu bidirectionnelle cette mobilité quotidienne et fait que le trafic se réalise aussi en sens inverse : en effet, désormais de plus en plus de Genevois et Lausannois viennent de leur côté travailler à Nyon. Le nombre d’emplois a augmenté dans le tertiaire mais aussi dans le secteur secondaire qui occupe 19% de la main d’œuvre dans la ville et la commune, avec 4700 emplois dans l’industrie ou dans la construction.
Dessy Damianova – Rédactrice pour le magazine Le Monde Economique