La situation de crise oblige l’employeur a campé sur ses positions et devient très hostiles aux augmentations tant collectives que individuelles. Les négociations sont souvent difficiles et stagnent entre les RH, les chargés de missions d’une part et les syndicats d’autre part.
Généralement, les RH évoquent le mobile de la crise et maintiennent les mêmes motivations pour justifier leurs refus de satisfaire intégralement les revendications des organisations syndicales. Beaucoup d’entreprises décident de vouloir réduire les taux d’augmentation. Mais le risque est grand.
Pour ma part, il est scandaleux de croire que l’ultime alternative d’optimiser la masse salariale en cette période de crise consiste à suspendre les budgets d’augmentations individuelles. Le plus judicieux face à la crise est de gérer la politique de rémunération d’une façon exemplaire, avec délicatesse et beaucoup de prudence afin de ne pas dégrader l’engagement, l’implication, et la motivation des collaborateurs.
Un certain nombre de préconisations sont à mettre en avant pour bien gérer l’optimisation de ses coûts salariaux en cette période de crise :
Il faut miser sur les collaborateurs performants pour assurer les résultats et la sortie de crise. Plutôt que de répartir les éventuelles réductions de budget uniformément sur l’ensemble des collaborateurs, il est essentiel d’identifier, différencier et récompenser les meilleurs talents.
Démotiver les collaborateurs les plus performants en période de crise peut avoir un impact considérable sur les résultats de l’entreprise. Car, ils sont les salariés les plus sollicités par vos concurrents. Par conséquent, il faut redonner un sens à la rémunération variable et oser beaucoup communiquer sur le sujet de la rémunération. Car, les actions de communication sont indispensables pour juguler la crise de confiance possible des salariés vis-à-vis de leur entreprise.
C’est l’individualisation qui a conduit à la mise en place du système de management par objectifs et incite les salariés à développer des comportements compétitifs avec des objectifs recherchés par l’entreprise. Le succès de cette politique de rémunération doit réposer sur sa transparence, sa cohérence avec les valeurs et la culture de l’entreprise.
Stanislas Dikamona – Consultant en management