En ces beaux mois de mai et de juin où tout et éclosion et épanouissement, verdoiement et floraison, l’absence ou la faible présence de plantes sur le lieu de travail peut se ressentir plus fort qu’à tout autre moment. Plus fort qu’à tout autre moment, sans plantes, le bureau peut apparaître comme un lieu austère et impavide, coupé de la « vraie » vie qui, sous multiples formes et couleurs, frise la plénitude et triomphe de toute raideur.

Que faire pour inviter un peu de cette luxuriance dans les locaux où l’on travaille ? Comment garder, d’un autre côté, la frêle balance entre « fleuri » et « grave » et faire desdits locaux le lieu d’action, d’affaires …mais aussi de vie ?

Le philodendron – la plante des décideurs ?

Cet équilibre semble atteint avec les plantes vertes d’intérieur. D’un vert juteux mais d’apparence discrète, sans attirer trop le regard et trop distraire, elles assurent sérénité et bien-être. Dans ce domaine, la réputation du philodendron, de la fougère de Boston, du croton, l’aloe vera, le cactus, le ficus, le lierre, la palme décorative n’est plus à faire. Adoptées depuis longtemps par entreprises et établissements administratifs, s’inscrivant excellemment dans l’atmosphère d’activité et de travail, ces plantes sont aussi jolies que « fonctionnelles » – très peu prétentieuses, sans grandes exigences de lumière, elles sont en plus dépolluantes et intenses purificatrices d’air. Le philodendron en est l’exemple achevé : cette plante à larges feuilles qui ne supporte pas l’ensoleillement direct et ne demande pas trop de soins, est un laboratoire à oxygène en soi – une usine d’air qui purifie son entreprise d’accueil.

Le philodendron a aussi des qualités que la science dite pure ignore : vu par certains comme la plante parfaite des décideurs, il favoriserait, croit-on, le discernement logique et, par sa seule présence verte et l’aspect de ses larges feuilles, boosterait le don analytique et l’aptitude à la synthèse.

Pourtant, il arrive à ce qu’on se lasse de cette verdure d’intérieur : pratique, commode, ergonomique et « efficace » – car productrice d’air pur dans les locaux ! – elle finit par se fondre dans le décor impersonnel qui caractérise les entreprises et leurs bureaux. Les plantes au vert juteux ne parlent plus alors de la nature et semblent à leur tour se « bureaucratiser » – simples détails d’un monde où règnent l’ordre, l’exigence et la raison.

Et quand le vert n’a plus de coloris, quand il devient « bureaucratique » et neutre, pourquoi ne pas chercher la « vraie » couleur ? Là où la verdure ne suffit plus – place au floral, dans sa splendeur toute naturelle et fraîche vivacité !

Cette touche de grâce, ce goût de l’excellence qu’apporte l’orchidée…

La vivacité et la spontanéité, certes, ont leurs limites quand elles s’invitent dans un bureau ; le choix des fleurs serait prudent aussi, avec, toujours, ce même souci de balancer entre « fleuri » et grave, entre désir d’éclat et soin de discrétion. Et quelle autre fleur peut conjoindre en elle ses deux vertus mieux que l’orchidée ? Entre l’exubérance et la réserve, la vive couleur et la symétrie, l’orchidée introduit dans le bureau cette grâce proportionnée qui flatte en même temps le sens de l’ordre et celui de beauté, stimule le raisonnement et donne de l’élan. L’orchidée inspire plus qu’elle ne décore. Se déclinant en blanc, orange, rose, en mauve et même en bleu – la belle liliacée insuffle, partout où elle est présente, le goût de l’harmonie et apporte une touche de grâce même aux fonctions les plus banales.

L’orchidée, bien sûr, n’est pas la seule capable d’« enchanter » le cadre de travail dans l’entreprise. L’azalée, la clématite et la glycine sont parmi les autres fleurs qu’on cite souvent comme aptes à embellir l’intérieur somme toute rigide du bureau. A la grâce et la couleur, celles-ci ajoutent une douce odeur qui, tout au long de la journée active, rend l’effort plus agréable et peut agir comme déstressant.

Oui, à part leur grande valeur décorative, plantes vertes et plantes à fleurs ont de précieux cela aussi qu’elles bonifient l’environnement et améliorent ses paramètres psychologiques et sanitaires. Elles chassent le stress et diminuent les tensions professionnelles. En purifiant et humidifiant l’air ambiant, les plantes baissent, aussi, le risque de fatigue chronique, de maux comme gorge sèche, irritation des yeux, tournis, migraine. Elles aident ainsi – à leur manière – à limiter les pertes dues à un travail non- productif et celles, surtout, causées par l’absentéisme.