Plus besoin de s’acheter une voiture de rêve quand il suffit de la louer

20 juin 2018

Plus besoin de s’acheter une voiture de rêve quand il suffit de la louer

Sommes-nous conscients qu’un virage est entrain d’être tourné alors que nous restons malheureusement accrochés à de vieux paradigmes ? Je m’en suis une fois de plus rendu compte lors d’une discussion informelle avec certains acteurs économiques de la région. Lors de la conversation, l’un d’entre nous annonçait qu’il venait de commander sa nouvelle voiture et la conversation a très vite dérivé sur les modes de déplacement.

Cette discussion fait apparaître clairement que nous privilégions encore la voiture individuelle comme mode de transport pour nos déplacements quotidiens alors que l’augmentation du parc automobile et la préférence de la voiture pour nos déplacements ont des conséquences à la fois pour l’environnement et notre pouvoir d’achat.

L’un des intervenants à cette discussion nous a justement fait remarqué que posséder une voiture tout comme posséder une maison faisait partie d’un modèle sociétal qui a établi des critères qui définissent la réussite.

Cependant, de récentes recherches ont montré que les moins de 35 ans, c’est-à-dire la génération Y, n’adhère plus vraiment à ce modèle et cultive d’autres valeurs que celle de leurs aînés. Elle va par exemple privilégier le covoiturage ou les systèmes d’auto-partage pour se déplacer et, de même pour se loger, leur préférence ira à la location.

Ce nouveau type de comportement invite à la réflexion et permet la remise en cause du vieux modèle de valeur issu de la seconde révolution industrielle.

Plus besoin de s’acheter une voiture de rêve quand il suffit de la louer, que ce soit pour quelques heures ou quelques jours. Et, pourquoi posséder une résidence secondaire que l’on va occuper en moyenne environ 30 nuits par an alors que nous avons la possibilité de louer un bien pour la période et l’endroit qui nous convient. La société est en train de passer d’une économie de la possession à une société d’usage qui consiste à acheter l’accès aux fonctions d’un bien, plutôt que le bien lui-même.

Cette substitution est potentiellement bénéfique sur le plan environnemental car elle pousse à la mutualisation, un même produit pour de nombreuses personnes. Ceci contribue également à l’allongement de la durée de vie des produits et à leur recyclage, les propriétaires, que ce soit une entreprise ou autre ont tout intérêts à préserver leurs biens. Michelin par exemple ne vend plus ses pneus pour camion, mais propose une location de pneus avec une facturation au kilomètre. Xerox ne vend pas d’imprimantes, mais facture des impressions. Ces deux entreprises ne vendent pas un produit, mais le service associé au produit.

Simple sur le papier, cette conversion n’est pas évidente pour toutes les entreprises car le retour sur investissement est plus long. Il a cependant le mérite de nous faire comprendre que, nous entrons dans un monde où le collaboratif peut-être une alternative. Pour ma part, je pense qu’un déclic surviendra lorsque les clients auront suffisamment d’alternatives pour se passer de la possession d’un bien, que ce soit d’une voiture, d’une maison ou autre chose.

Ce n’est hélas pas encore le cas aujourd’hui !

 

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