C’est aussi le pouvoir politique, qui a permis au Canton de Vaud de se révéler aussi attractif pour les entreprises comme pour les nouveaux habitants. Misant sur le moyen et le long terme, le Canton de Vaud doit quand même franchir un dernier obstacle : la concurrence de son puissant voisin, le canton de Genève.
Pour assoir et même renforcer son attractivité, dont nous avons déjà souligné les multiples aspects, les autorités politiques du canton de Vaud font preuve d’un sens de l’intérêt général. La conception participative du pouvoir, si chère à la Suisse, permet aux autorités locales d’intervenir de manière plus rapide mais aussi et surtout plus proche des attentes des habitants comme des entreprises.
Fort de ses succès mais aussi conscient de la « concurrence » du canton voisin de Genève le canton de Vaud s’est engagé, il y a plusieurs années, dans une véritable campagne de séduction vis-à-vis des entreprises.
Si la Suisse affiche déjà le taux de T.V.A (8 %) le plus bas d’Europe, le canton de Vaud a su renforcer ce point fort en adoptant une fiscalité favorable aux entreprises décidant de s’implanter sur son territoire. A ces avantages fiscaux et économiques s’ajoute un autre atout considérable, celui de l’accompagnement personnalisé. Le DEV, acronyme pour Développement Economique du Canton de Vaud, représente l’interlocuteur privilégié des futurs habitants de la région mais aussi des entreprises organisant leur venue sur le territoire. Gratuit, ce service d’accompagnement représente un véritable plus, faisant de l’installation d’une entreprise sur ce territoire un parcours moins ardu qu’ailleurs.
Partageant l’essentiel de ses frontières avec la France et une part infime avec le canton de Vaud, celui de Genève ambitionne de concurrencer ce dernier sur le plan de l’attractivité économique vis-à-vis des entreprises. Idéalement situé, à l’extrémité du Lac Léman, et desservi par tous les grandes de voies de communication (autoroutières, routières, aériennes, ferroviaires, …), le canton de Genève apparait également comme une place forte de la finance mondiale. Si son économie s’est recentrée sur les activités financières, le canton dispose cependant d’un tissu industriel, à la peine depuis plusieurs années, dont l’horlogerie représente une part non négligeable.
Certes, la renommée et le prestige de Genève, qui reste, par exemple, la ville accueillant le plus grand nombre d’organisations internationales au monde, continue à servir l’attractivité de ce canton, d’autant plus que ce dernier dispose de toutes les infrastructures nécessaires à une ville de cette importance.
Cela n’empêche l’économie vaudoise de performer par rapport à celle de sa voisine et rivale. Alors que Genève affichait, en juillet dernier, un taux de chômage de 5.4 %, le canton de Vaud lui pouvait se réjouir d’un 4.5 %.
Enfin, le canton de Vaud dispose encore d’assez de place disponible pour répondre aux projets ambitieux de certaines multinationales, alors que celui de Genève souffre d’un enclavement irréfutable. Même si le canton de Genève est bien décidé à tout mettre en œuvre pour redevenir un territoire attrayant pour les entreprises, celui de Vaud s’est doté des outils nécessaires, et ce sur tous les plans, pour conserver son avance. Aujourd’hui, les entreprises semblent disposées à croire en la force du projet vaudois, et seul l’avenir pourra confirmer ou infirmer cette tendance.