Le médiateur mène un processus structuré qui permet aux protagonistes de se sortir de leur conflit, c’est la résolution des conflits par le biais dela médiation. Pour arriver à ce résultat le médiateur n’a nullement besoin d’être un magicien, au contraire, il doit être un professionnel formé à la pratique de la médiation et qui de surcroit la pratique avec régularité.
Sachant que la médiation est un terme qui couvre beaucoup de choses forcément différentes, il peut être difficile de savoir comment choisir son médiateur pour assurer le meilleur résultat au meilleur prix ? Pour ce faire, il existe des critères de sélection d’ordre objectif qui sont donc vérifiables a priori. Je nommerai la formation, la pratique et la posture du médiateur.
Le premier critère objectif est celui de la formation. A titre d’exemple, je me suis formé en France auprès de l’Ecole Professionnelle de la Médiation et de la Négociation, premier organisme de formation continue a avoir initié la professionnalisation de l’activité de médiateur. Cette école d’excellence délivre le fameux CAP’M, le Certificat d’Aptitude à la Profession de Médiateur qui est une marque protégée.
Le deuxième critère objectif est celui dela pratique. En effet, il ne vous apportera que peu de confier une mission de médiation à une personne certes formée mais ordinairement engagée dans des activités non-corrélées.
Le troisième critère objectif a trait à la posture du médiateur. Elle requiert son adhésion totale et inconditionnelle aux valeurs de la profession : indépendance, neutralité, impartialité et confidentialité (INIC). Permettez-moi d’élaborer chacun de ces engagements fondamentaux qui s’inscrivent au cœur du code éthique de la médiation:
Indépendance – elle signifie que le médiateur ne peut en aucun cas être membre du personnel de l’entreprise au sein de laquelle le conflit existe mais qu’il doit en être indépendant au sens durable de sa relation. Le fait d’être payé par l’employeur pour exécuter sa mission est invoqué par certains, de manière injuste, pour tenter de remettre en question le statut indépendant du médiateur. Alors que le seul paiement des honoraires, par ailleurs contractuellement documentés, existe pour lui permettre de mener à bien sa mission et reflète donc le juste équilibre entre prestation indépendante et rémunération équitable.
Neutralité – elle signifie que le médiateur n’est pas intéressé par l’issue dela médiation. Seuls les protagonistes au conflit en décideront.
Impartialité – elle signifie que le médiateur ne prend aucunement parti pour l’une ou l’autre des parties engagées dans le conflit. Aucun favoritisme. Toutefois, il peut toujours y avoir un risque de partialité qui s’installe au cours de la médiation et c’est à ces moments mêmes que le médiateur a le devoir d’en prendre conscience et de se référer à la posture qu’il endosse en vertu de son identité de médiateur formé, certifié et pratiquant.
Confidentialité – elle signifie que tous les échanges entre le médiateur et les protagonistes au conflit restent secrets et ne seront en aucun cas partagés ni avec des tiers ni avec le donneur d’ordre de la médiation, c’est-à-dire le payeur. La clause de la confidentialité est un élément fondamental qui assure le succès de la médiation car sans elle le processus ne saurait porter pleinement ses fruits. Elle demande à être explicitée dans les engagements contractuels conclus avant le démarrage de la médiation, communiquée à qui de droit et clairement comprise de tous. De cette façon, le risque de dérapage et de récupération sont réduits à néant.
Dans un prochain article, je me propose de vous parler de la deuxième catégorie de critères de sélection, ceux qui relèvent d’une appréciation davantage subjective et personnelle.
Stephan Collins, Consultant chez Le Monde Economique – Spécialiste en Médiation & Coach Professionnel Certifié.