Depuis quelques mois, les offres de rabais et de primes spéciales à l’achat d’une voiture neuve ne cessent de nous inonder. Mais, les derniers chiffres de ventes de voitures semblent démontrer que le consommateur suisse en a marre d’être pris pour une vache à lait. Il a fallu un signal fort pour que finalement, le consommateur se réveille et aille voir ce qui se passe chez nos voisins européens.
Si pour les uns cette situation est catastrophique, pour d’autres, c’est une aubaine car le consommateur suisse est de plus en plus attiré par les prix attractifs de nos voisins européens.
Face à l’incertitude et surtout à la morosité du climat économique, les suisses n’hésitent plus à traverser la frontière pour y réaliser quelques économies. Si au départ, le secteur alimentaire était le plus touché, aujourd’hui, d’autres secteurs comme l’automobile le sont encore davantage car le citoyen s’est rendu compte qu’en traversant la frontière, la différence pouvait aller jusqu’à CHF 30.000, sur certains modèles. Comment justifier un tel écart ?
Les concessionnaires et les garagistes suisses soutiennent que leurs prestations ainsi que les garanties (3 ou 5 ans suivant les garages) qu’ils offrent justifient ces coûts. C’est un argument que je partage car nos garagistes offrent effectivement de très belles prestations et un service garantie qui ne peuvent être égalés avec ceux de nos voisins européens.
D’autre part, le coût de la vie ainsi que les salaires élevés de nos employés sont autant d’éléments qui font qu’il est iimpossible d’avoir des prix identiques à ceux affichés dans les pays de la zone euro. Une différence de l’ordre de 10% voire 12% seraient ainsi acceptables. Cependant aucun argument ne peut justifier un écart de près de CHF 30. 000 sur la vente d’une voiture ?
La seule explication objective ne peut être que l’appât du gain qui nourrit nos concessionnaires. En effet, si jusqu’ici le suisse était encore réticent à faire le pas et se rendre à l’étranger pour l’achat d’un véhicule, le concessionnaire lui, profitait largement de la situation. Mais la force du franc a changé la donne et les marges sont devenues indécentes. Nos chers concessionnaires réalisent enfin que cette fois, ils ont peut-être poussé le bouchon trop loin.
Nous aborderons dans ma prochaine chronique le sujet suivant : L’heure est-elle venue pour les concessionnaires de payer le prix de leur gourmandise ? Bonne lecture et à bientôt.
Thierry Dime – Directeur de publication Le Monde Economique