Pendant des années, le continent africain dans son ensemble restait considéré comme un acteur mineur de l’économie digitale. Pourtant, ce constat change rapidement mais durablement, car les Africains ont su adopter des usages, qui semblent devoir s’imposer aussi en Occident dans les prochaines années.

L’Afrique en passe de rattraper son retard en termes d’économie digitale

Si on ne peut ignorer l’univers digital lorsque l’on évoque le développement économique, force est de constater que cet aspect de l’activité humaine est inégalement réparti à travers le monde. Présenté comme une force économique en devenir, le continent africain peut se féliciter d’une croissance accrue des usages d’Internet depuis plusieurs années. Toutes les études soulignent en effet, que l’Afrique est de plus en plus connectée d’une part, mais aussi que l’économie digitale prend une place de plus en plus importante dans le développement de la région. Ce constat est prometteur à une époque, où la mondialisation est devenue le maitre mot.

Dans le monde, le taux de pénétration d’Internet flirte avec les 50 %, puisqu’on compte 3.773 milliards d’internautes sur une population mondiale de 7.476 milliards d’individus. Ce même taux chute encore à 29 % dès lors que l’on étudie l’économie africaine, puisque sur les 1.231 milliard d’habitants du continent, seuls 362 millions surfent sur le web.

Les réseaux sociaux, un levier de développement et de promotion

Pourtant, le continent africain, dans son ensemble, a bien compris l’importance d’Internet pour susciter et favoriser l’émergence de nouvelles sources de richesses. La promotion de l’artisanat ou le développement de l’industrie touristique ne peuvent désormais plus se concevoir sans une présence sur la Toile en général et sur les réseaux sociaux en particulier. Il n’est donc pas étonnant, que 170 millions d’Africains utilisent un ou plusieurs réseaux sociaux. Ce taux de pénétration (14 %) des réseaux sociaux dans les usages des habitants du continent soulignent bien que ces derniers ne sont pas utilisés qu’à des fins récréatives mais participent pleinement à l’essor d’un nouveau mode de développement.

Des inégalités qui soulignent néanmoins la priorité donnée au numérique

En Afrique aussi, l’inégalité face à Internet est une réalité. Les problèmes d’équipement, la couverture du territoire et un niveau de vie insuffisant expliquent en grande partie ces inégalités territoriales. Cependant si les autorités cherchent à favoriser le développement de cette économie numérique, la population, elle, s’est saisie de ces nouveaux outils d’une manière différente de celle que nous connaissons dans les pays dits développés. Le Sénégal pourrait être un des exemples les plus parlants de cette inégalité face au développement de la Toile. En effet, le taux de pénétration d’Internet dans le pays est même supérieur à la moyenne mondiale puisqu’il s’affiche à 58 % (8.701.175 internautes pour une population sénégalaise de 15.256.346 habitants). Et pour pallier à ces difficultés structurelles (pouvoir d’achat, réseau insuffisant, …), les sénégalais ont su adopter un moyen de consommer le digital au quotidien, en recourant non pas aux ordinateurs mais aux Smartphones. 97.4 % des Internautes du Sénégal sont des mobinautes. L’importance du mobile et des équipements mobiles est présentée en Europe comme partout ailleurs dans le monde comme la grande tendance de l’économie digitale dans les années à venir. Mais en Afrique, cette évolution n’aura pas lieu puisqu’elle est déjà ancrée dans la réalité du quotidien, comme quoi l’Afrique a su s’adapter pour tirer pleinement profit de cet univers de la Toile….