Avant de vous parler de ses « vertus curatives » pour notre système, quelques éléments pour contextualiser le concept. En anglais on parle de « Power Grid » ou de 400 kV grid pour désigner les réseaux à haute tension qui approvisionnent les pays connectés, c’est-à-dire pratiquement toute l’Europe.
Ce réseau à haute tension doit continuellement être tenu en équilibre par rapport à l’offre et la demande de courant. S’il manque du courant, on met en route quelques centrales hydroélectriques par exemple – la Suisse joue largement de cette carte ; s’il y a trop de courant, on en arrête. On appelle ce processus « Power balancing ». Il faut vous imaginer des « traders » de courant qui s’occupent de cet équilibrage, c’est une réelle bourse du courant. L’ennui, c’est que cet équilibrage, ce « Power balancing » n’existe que dans les hautes tensions. Dans les moyennes et basses tensions il n’y a que des entraves pour le marché.
Si vous fabriquez par exemple du courant solaire sur votre toit, vous pouvez le consommer vous-même, mais vous n’avez pas le droit de le vendre à votre voisin. Si vous voulez le vendre, vous êtes obligé de passer par votre fournisseur d’électricité. Et ce dernier, le pauvre, n’a la plupart du temps que le droit d’acheter du courant dans le « Power Grid », mais pas d’en vendre. Et c’est précisément à cet endroit que le Smart Grid met le levier : il s’agit d’un marché aux basses tensions qui met en relation producteurs et consommateurs au niveau local.
Les avantages du Smart Grid sautent aux yeux:
Sylvie Villa collabore avec Le Monde Economique en qualité d’expert sur des thématiques liées au Smart Grid et à l’ingénierie.