QUAND LE PAYS DES HAUTES MONTAGNES SE HISSE AU SOMMET DE L’INNOVATION ET DE LA COMPETITIVITE

14 septembre 2016

QUAND LE PAYS DES HAUTES MONTAGNES SE HISSE AU SOMMET DE L’INNOVATION ET DE LA COMPETITIVITE

  • Tout récemment, on a appris que l’Indice mondial de l’innovation a classé la Suisse, pour la sixième année consécutive, au sommet de la liste des pays les plus innovants du monde. Rappelons à ce sujet qu’à la faveur d’un autre classement prestigieux dressé annuellement par le Forum Economique Mondial, la Suisse est championne aussi dans la « catégorie » de la compétitivité et de la performance.
  • Ces années consécutives au sommet de l’innovation et de la compétitivité créent déjà une remarquable tradition d’excellence suisse que le reste du monde admire et souhaite imiter. Le fait que cette excellence ait ses symboles forts qui, partant du chocolat et de la montre et passant par la réputation de stabilité du pays, vont jusqu’à inclure, ces dernières années, des figures emblématiques et très « inspirationnelles » comme Federer et Wawrinka et des réalisations innovantes telles l’initiative Solar Impulse, ne fait que renforcer encore davantage l’attractivité du modèle suisse.
  • Les raisons de ce succès sont multiples ; certaines sont à chercher encore dans le passé du pays. La tradition d’accueil et d’intégration d’étrangers venant en Suisse avec leur savoir- faire et leurs compétences a été d’un grand profit. La célèbre industrie horlogère doit, notamment, beaucoup à cet esprit d’accueil : à ses origines, elle avait largement bénéficié des connaissances en matière de fabrication de montres des huguenots français qui, fuyant les persécutions religieuses en France, étaient venus chercher refuge à Genève.
  • Aujourd’hui, le succès helvétique repose sur nombre de facteurs bénéfiques et d’interactions fructueuses. Il y a d’abord l’interface, très opérationnelle en Suisse, entre la science et l’économie. Les principales structures académiques mettent leur excellence au profit de l’innovation industrielle et technologique. En tête de liste des centres de cette science directement appliquée sont les Ecoles Polytechniques fédérales de Lausanne et de Zurich, toutes les deux régulièrement très haut placées dans les ranking des meilleures universités du monde. L’EPFZ et l’EPFL d’où sortent annuellement plus de 2000 diplômés de master et plus de 1000 titulaires de doctorats, déposent d’autre part, jusqu’à 200 brevets d’innovation par an. (Source : B. Rutschi, « Innovation » Bulletin).
  • Le nombre élevé des licences déposées est en effet un autre indicateur pris en compte par l’Indice mondial de l’innovation de l’OMPI pour définir le degré de développement de cette dernière dans un pays donné. Or, la déposition des brevets est un domaine où la Suisse excelle : en 2015, elle en a enregistrés 873 par million d’habitants. Avec 43 000 de brevets pour la seule 2014, le pays est classé à la 8-ème position dans le monde tout en se hissant à la première place par nombre de brevets par habitant. (source : OMPI)
  • Ce nombre très élevé des licences témoigne du fait que, leader mondial de l’innovation, la Suisse ne doit pas ses succès uniquement à une bonne combinaison de facteurs favorables ni à une conjoncture qui lui s’avère toujours propice mais qu’elle possède un authentique esprit novateur et un vrai potentiel dans le domaine de la recherche et du développement.
  • Une « Recherche et développement » qui en Suisse, est très bien soutenue, avec notamment un financement partiel par l’Etat et avec la plus grande partie des dépenses annuelles – 60% – directement assumées par l’économie privée. Certaines grandes entreprises, surtout les géants pharmaceutiques suisses, consacrent des moyens financiers considérables au volet RD : Roche et Novartis se classent dans le top 20 des entreprises ayant les plus gros budgets de recherche dans le monde (Source : B. Rutschi, « Innovation » Bulletin).
  • A part l’interaction science – économie, une autre interface contribue avec succès à la promotion de l’innovation dans le pays alpin : c’est justement le partenariat que ces « géants » instaurent avec les petites, les moyennes entreprises et les start-ups. D’ailleurs, côté innovation, en Suisse, il n’y a pas de « petits » : quelle que soit sa taille, presque toute entreprise vise l’exportation en cultivant l’excellence et en privilégiant le lancement de nouveaux produits. C’est ce qui a fait que 10% des PME industrielles se déclarent être des leaders du marché mondial pour au moins un produit et 30% – des leaders du marché dans au moins un pays pour au moins un produit. (les données sont d’un sondage mené par Crédit Suisse en 2014). D’ailleurs, la promotion de produits innovants fut le remède qui a permis à beaucoup de PME et de start-ups d’amortir, au moins en partie, les effets négatifs du franc fort sur leur exportation.
  • Classée, pour la sixième année consécutive, à la première position par l’Indice de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, la Suisse est bien partie pour régner toute une décennie, et même beaucoup plus. sur l’innovation mondiale. C’est tout le « mal » qu’on puisse se souhaiter. Pourtant, il faut bien se garder de verser dans une inertie triomphaliste : c’est seulement en maintenant la dynamique et les conditions- cadres que le pays peut faire face à une concurrence de plus en plus forte et acharnée.

 

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