La République Démocratique du Congo occupe une position importante dans la production mondiale des principaux produits miniers comme notamment le cuivre, le diamant, le cobalt, le tantale et l’étain. Ces énormes ressources minières attisent les convoitises qui ont occasionné plusieurs conflits depuis 1998. Face à cet engouement, il y a lieu de s’interroger sur la manière dont les ressources minières peuvent contribuer à la promotion socio-économique du Congo-Kinshasa?
Avant de répondre à cette cruciale question, il convient de relever de nombreuses contraintes qui s’érigent en obstacles pour l’essor de ce secteur minier.
Les observateurs avertis de la RDC s’accordent sur les contraintes majeures qui pèsent sur la gouvernance économique congolaise. La mise en œuvre d’un plan d’envergure national de développement en RDC est déficiente. Il se caractérise par une politique de développement sélectif et déséquilibré de différentes provinces. L’économie congolaise est caractérisée par une économie spéculative et de rente au détriment d’une économie de production. La redistribution équitable n’est pas au rendez-vous par la persistance d’une économie informelle et l’inexistence des projets d’envergure à caractère socio-économique et à haute intensité de main d’œuvre.
Toutefois, la RDC, pays post-conflit se remarque par sa capacité à se redresser malgré la situation chronique de guerre sur son territoire national. Et aussi, les bases d’une croissance accélérée ont été posées en dépit du contexte économique mondial incertain. Pour rappel, depuis 2009, la RDC affiche des meilleures statistiques sur le plan socio-économique. La croissance économique a été maintenue à une moyenne de 6% sur la période de 2009-2012, contre une réalisation de 5% sur la période précédente de 2001-2008. En 2012, ce taux s’est situé à 7,2%.
L’inflation pour sa part a été maitrisée et ramenée à un seul chiffre. Au terme de l’année 2012, il a été de 2,7% malgré un contexte international marqué par la flambée des prix. En RDC, la croissance économique attendue en 2013 est de 8,2%. Cette croissance résultera principalement du secteur minier compte tenu du niveau élevé des cours mondiaux.
Les revenus miniers de la RDC ne reflètent pas les conditions de vie de sa population. Ce pays se caractérise par un double paradoxe : pays potentiellement riche et population pauvre ; sous-sol riche, infrastructures défectueuses ou inexistantes. Au vu des réalisations encourageantes observées sur le plan macro-économique, la RDC gagnerait à transformer son potentiel en richesses réelles pouvant bénéficier à toute sa population. Pour gagner ce pari, la bonne gouvernance et la transparence sont recommandées dans tous les secteurs productifs, notamment l’énergie, l’agriculture, les transports et voie de communication, les mines. Un accent particulier doit être mis sur ce dernier secteur, car il est porteur de croissance.
Pour relever ce grand défi de développement, la correction des imperfections sur la gestion antérieure permettra une redistribution équitable des progrès accomplis jusqu’à ce jour dans le domaine économique par la RDC. Il est de même de l’engagement à l’ITIE, qui est encourageant d’autant plus, qu’il engagerait le pays à l’intensification de la lutte contre la fraude minière ainsi qu’au respect de la législation dans les entreprises minières nationales. Toutes ces actions permettraient de mettre fin au double paradoxe existant entre les immenses richesses congolaises et la pauvreté de sa population.
Richard Mukundji