Plus que 20% de batterie et c’est la panique : comment faire pour tenir le reste de la journée sans charger son téléphone ? Comment faire pour continuer à parler avec ses amis, être à l’heure à son rendez-vous et écouter de la musique ? Cela vous fait peut-être sourire, pourtant une telle situation donnerait des sueurs froides à plus d’un d’entre nous ! Ces petites machines qui ont révolutionnés nos vies depuis quelques années nous permettent de faciliter notre quotidien pour bien des choses.

Véritables ordinateurs de poche pouvant servir à la fois de GPS, de téléphone, d’appareil photo ou encore d’enregistreur les smartphones ont la capacité de renfermer un grand nombre d’utilitaires, un peu comme les couteaux suisses. Néanmoins, à leur image, une fois adoptés, il devient difficile de s’en séparer.

Effectivement, depuis leur arrivée sur le marché, les smartphones n’ont cessé de conquérir le cœur du public. Ils exercent comme une emprise sur leurs possesseurs, rendant la séparation difficile, ne serait-ce que pour quelques heures. Ainsi, certains deviennent accros du boîtier aux mille et une applications ne pouvant s’empêcher de le consulter du réveil jusqu’au soir. Ils sont scotchés à leurs portables pour consulter les actualités ou leurs messages et n’hésitent pas à les emmener en réunions avec eux et parfois même aux toilettes.

Pourtant les smartphones ne nous rendent pas toujours la vie plus agréable. Des recherches ont en effet montré que de tous les écrans, c’est le smartphone dont on aurait le plus de mal à se séparer. Le fait d’avoir sans cesse de nouvelles applications et fonctionnalités disponibles peut bel et bien rendre accro. Et si certains sont sceptiques quant au fait de parler de réelle addiction, plusieurs études montrent que l’utilisation des smartphones a de réels impacts sur les individus. Ils peuvent être très contreproductifs. Que ce soit des jeunes gens qui oublient de travailler, ou des adultes qui n’hésitent pas à se faire interrompre sans cesse par leur téléphone, les interférences causées peuvent mettre à mal le quotidien des personnes dans la vie privée comme au travail. De plus, ces téléphones peuvent nous exposer à de nombreux dangers physiques: qualité de sommeil amoindrie, fatigue croissante, inattention, baisse des réflexes, sédentarité voire même prise de poids. D’autres études ont même montré que passer trop de temps sur son smartphone ferait augmenter l’anxiété et baisser le sentiment de bonheur.

Pour les jeunes, cela pourrait expliquer des baisses de résultats scolaires. Ici, le problème se trouve principalement dans la distraction continuelle des smartphones : nouveau message, nouvel e-mail, rappel d’un rendez-vous… Si on ne le laisse pas au fond du sac on se retrouve sans cesse perturbé. A ce propos, des recherches ont montré qu’un certain nombre de personnes ne passent pas plus de dix minutes sans consulter leur téléphone. Cet emploi excessif a tendance à rendre impatient et modifie notre vision de l’attente, du temps libre et amène stress et angoisse. De même, il change notre façon de communiquer mais aussi de se comporter.

Voici donc quelques idées pour s’éloigner de son smartphone. Tout d’abord, l’éteindre la nuit. Le fait de se couper totalement de son smartphone évite d’avoir la tentation de le consulter si l’on se réveille. De plus, l’écran émet une lumière bleue empêchant la production de mélatonine qui permet de s’endormir. Eteindre son téléphone tôt dans la soirée génère donc une meilleure qualité de sommeil et une meilleure récupération. Choisir une heure régulière d’extinction permet de se reposer avant d’aller se coucher mais aussi de profiter de parler aux gens autour de soi ou de lire un livre. Le matin, il est conseillé d’allumer son smartphone après son petit-déjeuner, ceci permet de se mettre en route sans tout de suite plonger dans le stress de la journée à venir.

Au final, en réduisant l’utilisation de son téléphone on profite plus de l’instant présent, de ses amis et de sa famille. On apprend à se reconnecter au monde réel, aux moments et aux personnes qui en valent vraiment la peine.

Alix Dettwiler– Rédactrice pour le magazine Le Monde Economique