swissVR Monitor: Les conseils d’administration reconnaissent l’importance et les risques de l’IA, mais ils ne disposent pas encore de compétences techniques suffisantes dans ce domaine

1 septembre 2024

swissVR Monitor: Les conseils d’administration reconnaissent l’importance et les risques de l’IA, mais ils ne disposent pas encore de compétences techniques suffisantes dans ce domaine

La plupart des entreprises suisses et leur conseil d’administration n’exploitent pas pleinement le potentiel de l’intelligence artificielle générative (GenAI). La dernière édition du swissVR Monitor montre que les instances dirigeantes des entreprises ont décidé de s’emparer de ce thème. Cependant, il y a toujours un manque d’expertise et de connaissances des principaux défis et risques pour l’entreprise. Et il n’existe pas de rapports réguliers des dirigeants sur l’utilisation de la GenAI dans les entreprises. Selon la dernière enquête réalisée par swissVR, Deloitte et la Haute École de Lucerne, l’acquisition de compétences dans ce domaine est très important pour les membres des conseils d’administration, tout comme le recrutement d’experts en IA dans lesdits conseils ou le recours à une expertise externe.

La manière dont une entreprise utilise la GenAI et gère les risques associés dépend principalement de son conseil d’administration. Actuellement, la plupart des entreprises suisses n’exploitent pas le potentiel de cette technologie. Certes, de très nombreux conseils d’administration se penchent sur le sujet, mais leurs compétences et connaissances sur les principaux défis et risques de cette technologie sont souvent insuffisantes. C’est ce que révèle l’enquête semestrielle réalisée auprès de près de 400 membres de conseils d’administration par l’Association des conseils d’administration swissVR, en coopération avec le cabinet d’audit et de conseil Deloitte Suisse et la Haute École de Lucerne.

Il est pourtant essentiel que les conseils d’administration s’emparent de ce thème et définissent une stratégie claire pour leur propre entreprise. Près de la moitié des membres des conseils d’administration (CA) interrogés estime que la GenAI a légèrement gagné en importance au sein de leur entreprise au cours des deux dernières années alors qu’un quart d’entre eux indique que ce thème est devenu beaucoup plus important (voir figure 1). S’agissant des perspectives, bien moins de la moitié des personnes interrogées (39%) prévoient une transformation fondamentale de leur secteur d’ici un à trois ans. Ils sont presque aussi nombreux (36%) à prévoir une telle évolution, mais uniquement dans trois ans ou plus.

« Comme le révèlent les résultats du swissVR Monitor, de plus en plus de conseils d’administration sont conscients de l’importance de l’IA générative. Il est donc d’autant plus important que leurs membres connaissent cette technologie et ses conséquences pour leur entreprise », indique Alexandre Buga, associé responsable Suisse romande de Deloitte.

Selon une grande majorité des membres interrogés, leur entreprise vise principalement la hausse de
l’efficience et de la productivité (79%) à l’aide de la GenAI. Les autres objectifs que sont les réductions des coûts (43%) et l’amélioration des produits et services (40%) suivent loin derrière. En revanche, les avantages stratégiques comme la génération de nouvelles idées et connaissances (34%) ou le renforcement de l’innovation (grâce à de nouveaux produits) et la croissance (31%) sont moins souvent cités.

Une meilleure gestion des risques dans les petites entreprises La plupart des personnes interrogées (60%) estiment que les erreurs potentielles des contenus générés par l’IA (informations fausses ou déformées) constituent le plus grand risque pour leur entreprise. La confidentialité et la protection des données de l’entreprise et de la clientèle lors de l’utilisation de la GenAI, ainsi que la cybersécurité sont aussi des sources de préoccupations pour la plupart des membres des conseils d’administration (voir figure 2).

L’enquête révèle également que la plupart des entreprises prennent au sérieux ces risques et qu’elles y ont réagi en adoptant une série de mesures. Ainsi, la plupart des entreprises interrogées (86%) ont réalisé des audits internes. Environ deux tiers d’entre elles (67%) ont introduit des directives et formé leurs collaborateurs à cet effet (61%). Il ressort également que les petites entreprises sont bien plus nombreuses que les grandes entreprises (77% contre 48%) à avoir établi des directives internes, en particulier pour gérer les risques liés aux résultats erronés fournis par l’IA, à la confidentialité et à la protection des données.

Un contrôle humain presque inexistant

Malgré le risque jugé très élevé concernant les résultats erronés, peu d’entreprises (17%) font vérifier par au moins une personne les contenus générés par l’IA (alors qu’une validation humaine serait le moyen le plus efficace pour éviter les erreurs).

« Dans les entreprises, l’absence de contrôle humain en rapport avec l’utilisation de l’IA générative est une faiblesse majeure. Au vu des risques liés à l’IA, le contrôle et la validation en interne des contenus générés par l’IA sont indispensables. Il ne faut pas que les entreprises fassent confiance aveuglément à cette technologie », précise Isabelle Amschwand, présidente de swissVR.

Les membres des conseils d’administration n’utilisent pas l’IA

La grande majorité (70%) des membres interrogés des conseils d’administration se sont intéressés à ce thèmeau cours de l’année écoulée, généralement dans le cadre de leurs activités. L’enquête indique néanmoins que très peu de membres des conseils d’administration utilisent eux-mêmes les applications d’IA dans le cadre de leur mandat. Plus de la moitié d’entre eux (55%) n’en utilisent même jamais. Ce chiffre s’explique en partie par les risques mentionnés ci-dessus. Les membres des conseils d’administration des entreprises suisses sont donc assez sceptiques face à cette nouvelle technologie.Une plus grande familiarité et une meilleure compréhension de la technologie pourraient toutefois améliorer sensiblement le comportement d’utilisation.

L’établissement de reporting plus réguliers de la direction sur l’utilisation de l’IA générative dans l’entreprise renforcerait également la perception des principaux défis et risques associés. Actuellement, les trois quarts des membres interrogés des conseils d’administration ne reçoivent que des rapports irréguliers, voire aucun, à ce sujet (voir figure 3).

« La prise en compte de la GenAI par les conseils d’administration est une bonne nouvelle. Ils doivent
désormais agir afin que l’utilisation de cette technologie soit fructueuse et ne constitue pas un risque. Les résultats de notre enquête mettent en évidence un potentiel d’optimisation, en particulier concernant
l’utilisation des outils d’IA dans le cadre de leur mandat et les connaissances techniques nécessaires à
acquérir », souligne Brigitte Maranghino-Singer, enseignante à l’institut de services financiers de Zoug (IFZ) de la Haute École de Lucerne.

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