Un nouveau leadership émotionnellement intelligent doit émerger

29 octobre 2019

Un nouveau leadership émotionnellement  intelligent doit émerger

Par Thierry Piguet

Un directeur d’un grand groupe industriel annonçait récemment que la première compétence qu’il recherchait avant tout chez un ingénieur était la créativité. Ainsi, face à la complexité actuelle, un raisonnement logique ne suffit plus. De même, les compétences sociales du manager passent désormais au premier plan avant toute compétence technique.

Alors que beaucoup d’efforts et d’investissements sont consacrés à la recherche d’innovations technologiques, beaucoup moins le sont aux innovations managériales et à la transformation du leadership. Or, le leader est dorénavant propulsé au premier rang des facteurs clés de succès de la digitalisation de l’entreprise. Nous entrons dans une nouvelle économie, une transformation culturelle et humaine puissante, centrée sur l’intensité créative et la co-création de valeurs.

C’est de ces fondements que sortiront les leaders de demain

Respecter son environnement, les autres et soi-même. Mesurer la responsabilité sociale, sociétale et environnementale de ses actes, le leader se doit, dorénavant, de prendre soin de ses ressources, que ce soit en termes d’énergie personnelle ; d’équipe, en travaillant sur l’intelligence collective ; d’individu, en considérant chaque collaboratrice et collaborateur comme une personne à part entière. Il se doit lui-même d’être une personne ressource pour les autres. Le risque, dans un monde interconnecté en permanence, est d’aller deux fois plus vite pour vivre deux fois moins bien. Or, la surenchère des objectifs à réaliser,  la performance à tout prix, la compétition interne, les conflits latents au sein des équipes, le manque crucial d’écoute et de disponibilité du manager sont les principales raisons de l’absentéisme en entreprise, dont le coût se chiffre pour la Suisse à plus de 4 milliards. La dépression, selon l’OMS est devenue la deuxième cause d’invalidité dans le monde. Un quart des Européens en souffrent.

Agilité en opposition à rigidité

Avoir des principes c’est bien. Etre souple dans la façon de réagir face à l’adversité, c’est mieux. Agilité rimerait presque avec humilité. Reconnaître ses faiblesses, faire appel aussi à ses collaboratrices et collaborateurs, rester maître de ses émotions et savoir écouter, sont les caractéristiques du nouveau leader. Valoriser son équipe, faire preuve d’innovation ou enrichir le degré de créativité par l’apport de nouveaux outils, sont les valeurs d’aujourd’hui.

Il devient alors primordial de développer les compétences de chacun en design thinking afin de favoriser la créativité ainsi que la notion d’intelligence émotionnelle, proche du concept d’intelligence sociale, qui permet une autre approche de la relation humaine et de la coopération en entreprise.

Enfin, savoir faire preuve de résilience face aux changements permanents, surmonter les obstacles et apprendre de ses erreurs. Même à l’ère du 4.0, nous travaillons toujours avec des humains et à l’heure d’aujourd’hui, dans cette société de l’hyper-connexion qui prend désormais la place de l’hyper-compétitivité, l’humain a besoin de se retrouver, d’être considérer non plus comme le travailleur lambda mais comme un véritable partenaire de l’entreprise pour laquelle il est d’accord de s’investir à temps souvent plus que complet et de laquelle il attend une autre forme de reconnaissance.

Thierry Piguet

Résilience, agilité, écologie au travail, authenticité et créativité sont les maîtres-mots pour un leadership durable.

 

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