Un Suisse sur deux fume – les jeunes trouvent la cigarette plus nocive que le cannabis

11 décembre 2017

Un Suisse sur deux fume – les jeunes trouvent la cigarette plus nocive que le cannabis

47 % des Suisses sont des fumeurs réguliers ou occasionnels. La moitié des fumeurs connaissent les risques de la cigarette pour la santé. Les jeunes Suisses estiment d’ailleurs que les risques liés à la consommation de cannabis sont moindres que ceux associés à la consommation de tabac. Près de la moitié des fumeurs craint de développer une maladie due au tabagisme ; mais si cela se produit, ils peuvent compter sur la solidarité de leurs concitoyens : 59 % des Suisses trouvent normal que la société prenne en charge les frais de santé liés à de tels comportements à risques. Tels sont les résultats d’une enquête représentative de comparis.ch, le comparateur sur Internet.

Zurich, le 28 novembre 2017 – Près de la moitié des Suisses (47 %) fument la cigarette : 36 % fument quotidiennement tandis que 11 % fument seulement occasionnellement. C’est au Tessin qu’il y a le moins de fumeurs : seulement 43 % au total. En Suisse romande et en Suisse alémanique, cette proportion est légèrement plus élevée, avec respectivement 47 et 48 %.

Selon les jeunes Suisses, le cannabis est moins dangereux que la cigarette

Près d’un tiers des jeunes Suisses (34 % des 18-35 ans) affirment que fumer du cannabis est moins nocif que de fumer la traditionnelle cigarette. Cette proportion diminue rapidement avec l’âge : seuls 29 % des 36-55 ans et 22 % des 56-74 ans sont du même avis.

La peur de la maladie n’empêche pas de fumer

Les fumeurs sont conscients du fait que la consommation de tabac nuit gravement à leur santé. 42 % craignent de développer une artérite tabagique ou autre maladie due au tabagisme. Ce sont les femmes qui, avec 45 %, ressentent le plus cette peur.

À l’inverse, 61 % des fumeurs masculins ne se font pas de soucis pour leur santé. Résultat intéressant : les fumeurs romands semblent se préoccuper bien plus de leur santé que leurs compatriotes : en effet, 47 % s’inquiètent des éventuels effets du tabac sur leur santé, contre seulement 38 % en Suisse alémanique.

Selon Felix Schneuwly, expert Assurance maladie chez comparis.ch, ces résultats ne sont pas surprenants. « Les êtres humains sont très doués pour minimiser les risques, explique-t-il. C’est d’autant plus vrai pour les risques de santé liés aux comportements addictifs individuels, qui représentent une menace avant tout sur le long terme. »

Les fumeurs peuvent compter sur le soutien de la population

Si un fumeur développe une maladie due au tabagisme, il peut compter sur le soutien financier de ses concitoyens grâce à l’assurance maladie obligatoire. Cette solidarité semble à première vue être bien intégrée par la population suisse : 59 % des Suisses sont d’avis que c’est à la société de prendre en charge ces frais de santé, quand bien même la personne serait responsable de sa maladie. Les fumeurs sont même 83 % à le penser.

Cependant, les non-fumeurs ont une tout autre opinion : ils sont 60 % à estimer que, si on met sa santé en danger en fumant, on doit en assumer seul les conséquences financières.

Felix Schneuwly trouve cette solidarité positive : « Si un fumeur tombe malade, il est inutile de lui faire purger une double peine. À l’inverse, la politique fédérale devrait laisser aux caisses maladie une plus grande marge de manœuvre et leur permettre d’accorder des rabais sur les primes en cas de comportement responsable. »

Les Suisses souhaitent la fin des subventions à l’industrie du tabac

Compte tenu des risques de santé reconnus qu’implique la consommation de tabac, deux tiers de la population réclament que la culture du tabac ne soit plus subventionnée en Suisse. À l’heure actuelle, pour chaque paquet de cigarettes acheté, 2,6 centimes sont reversés à un fonds fédéral en faveur des producteurs de tabac (SOTA)1. Cette somme est ensuite répartie entre les producteurs de tabac qui perçoivent également un versement direct2 de l’Office fédéral de l’agriculture.

Plus d’un tiers des personnes interrogées (35 %) se déclarent en faveur de l’interdiction pure et simple des plants de tabac. « Il est somme toute normal que les fumeurs subventionnent la culture du tabac, affirme Felix Schneuwly avant de relever que, d’un point de vue sanitaire, il n’est pas normal que des non-fumeurs financent aussi les producteurs de tabac suisses via des versements directs. »

 

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