Aujourd’hui, la vente de données personnelles semble être un business comme un autre. Ces faits sont aberrants pour certaines personnes, qui considèrent que les données personnelles sont équivalentes au corps humain ou aux libertés fondamentales. D’un autre côté, 40 % des Français sont prêts à envisager la vente de certaines de leurs données personnelles à des entreprises, tandis que d’autres sont davantage séduits par l’idée de devenir propriétaire de leurs données et de pouvoir les louer ou les vendre au besoin…
Le profilage des consommateurs et le ciblage de leurs comportements d’achat sont une mine d’or pour les géants de notre siècle comme Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.
Mais nombreuses sont les personnes à ne pas savoir qu’elles sont précieuses (surtout si elles sont enceintes) aux yeux d’entreprises dont elles n’entendront peut-être jamais parler, et qui assurent d’ailleurs simplement vouloir se connecter à ces humains de manière éthique.
La collecte et revente d’informations sont relatives à tout ce qui concerne votre personne, comme vos centres d’intérêt, les sites web que vous visitez, vos discussions, les vidéos que vous regardez, mais plus précisément, les étapes de votre vie actuelle (comme la prévision de l’achat d’une voiture ou d’un déménagement).
Globalement, ceci vous cloisonne dans un groupe d’individus, divisé en de multiples sous-groupes, qui font que ni votre moitié, ni vos amis, ni vous-même ne vous connaît aussi bien depuis vos débuts dans le monde numérique, que ce puissant je-sais-tout assoiffé de vos moindres faits et gestes. Concrètement, au sein de diverses bases de données, un flot d’étiquettes est collé. Un rapport du Sénat de 2013 sur les produits de données de l’industrie, l’a d’ailleurs brillamment résumé avec la diffusion de titres tels que « Rural and Barely Making It » ciblant les familles pauvres des zones rurales, ou encore « Ethnic Second-City Strugglers » ; un profilage racial de la vulnérabilité financière…
Mais après tout, comme le pensent de plus en plus de jeunes de la génération Z qui vendent aujourd’hui leurs données personnelles (pour une rémunération comprise entre 3 et 20 euros par mois), nous vivons dans un monde où tout le monde « sait tout » sur tout le monde.
Alors, est-ce que cela change clairement quelque chose dans votre vie quand des sociétés connaissent votre mode de vie et de consommation ? N’est-ce pas un bon filon pour profiter de ciblages publicitaires sur-mesure ? N’est-ce pas logique et en rapport avec cette volonté sociétale de désirer tout posséder, au meilleur rapport qualité-prix possible ?
Devons-nous continuer à pointer du doigt ce business, ou reconnaître qu’elle est la réponse marketing à nos exigeantes volontés d’homme moderne ? Ne devrions-nous pas approuver pleinement d’être une marchandise comme une autre, à partir du moment où nous sommes heureux des suggestions d’achat que Google ou Amazon nous présentent ? Quoi qu’il en soit, la vente de données personnelles semble avoir un avenir bien tracé, bien plus assuré que la plupart des entreprises non-essentielles à l’aube du déconfinement !
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