Pas une journée ne se passe désormais, sans qu’une application révolutionnaire, une innovation technologique ne vienne bouleverser la donne pour les entreprises. Il faut être à la pointe de l’innovation et à l’avant-garde des tendances. La mode d’aujourd’hui n’est pas encore assimilée, que déjà celle de demain pointe le bout de son nez. Tout va très vite, trop vite diront certains, et les entreprises doivent s’adapter à cette frénésie du changement. Cela se ressent également sur la gestion des ressources humaines, qui a oublié la saine émulation au profit du « toujours plus » et « toujours plus vite ».
Ce fast management, ou management par l’urgence, reste à l’origine du stress croissant au travail, de la multiplication des cas de burn out et donc au final d’une dégradation de la productivité et de la rentabilité. Un véritable contresens pour cette politique des ressources humaines, qui avait fait de l’efficacité son objectif ultime. Pour y remédier, les entreprises disposent d’un bien inestimable : le temps.
Manager par l’urgence, en exigeant davantage en un minimum de temps de ses collaborateurs, conduit, presque toujours, à un management individualisé. Chaque salarié est tout à tour félicité pour avoir été le premier à avoir LA bonne idée, puis montré du doigt pour sa « lenteur » à rebondir. Cette politique, faite d’à-coups, nuit à la cohésion d’équipe ; cohésion, mise également à rude épreuve par la compétition instaurée entre chacun des membres de l’équipe.
C’est face à ce constat, qu’est apparu et se développe le slow management, appellation reposant non pas sur l’éloge de la lenteur mais bien sur la condamnation de l’urgence et de la rapidité. Au « faire plus, tout de suite », le slow management va adopter une philosophie tentant à « faire mieux du premier coup ». La précipitation et l’individualisme effrénée sont bannies du slow management. Cette politique innovante des ressources humaines consistera alors à privilégier la réflexion collective à l’action individuelle, l’analyse à moyen et long terme plutôt que la gestion au jour le jour.
Si le slow management se répand de plus en plus au sein des entreprises (d’abord aux Etats Unis puis maintenant en Europe), c’est qu’il permet aussi d’optimiser l’efficacité et l’efficience de leurs actions. Les actions réfléchies imposent d’établir une politique commerciale claire sur le long terme, contrairement aux coups d’éclat, recherchés par le fast management. Au final, c’est l’image de marque de la société qui s’en trouve améliorée, avec des résultats, certes moins rapides, mais plus rentables.
Même à l’heure de l’économie numérique, la gestion du temps représente un enjeu majeur pour la réussite des entreprises, et le Slow Management s’est emparé de la problématique.