Photo © Orchestre des Nations
Le 9 mars prochain, l’Orchestre des Nations aura le privilège d’accueillir le flamboyant clarinettiste Kevin Spagnolo pour célébrer le centenaire de la Ligue genevoise contre le cancer.
C’est à l’invitation d’Antoine Marguier, avec lequel il a étudié la musique de chambre, que ce diplômé de la Haute Ecole de Musique et lauréat en 2018 du prestigieux Concours de Genève interprétera le Concerto pour clarinette d’Aaron Copland.
Une collaboration d’autant plus significative que Kevin Spagnolo a lui-même survécu à un cancer et qu’il tient à porter à travers la musique un message d’espoir.
Il nous en dit davantage dans cet entretien exclusif accordé depuis la Suède.
Samedi 9 mars 2024 – 20h
Victoria Hall, Genève
Antoine Marguier, direction
Kevin Spagnolo, clarinette
F. Mendelssohn – Les Hébrides, ouverture
A. Copland – Concerto pour clarinette
F. Mendelssohn – Symphonie n.3 « L’Écossaise »
KS: Ma perception émotionnelle est différente. Avec certaines œuvres, par exemple quand je joue des clés mineures, plus tristes, ça me touche plus qu’avant. Pendant la thérapie, j’ai recommencé à jouer après quelques jours, et me suis mis à fond dans des pièces que je n’avais jamais abordées. J’avais tout de suite la chair de poule, c’était plus fort qu’avant. A partir de ce moment, je suis devenu beaucoup plus réceptif. Quand je joue avec d’autres musiciens, je sens que je suis beaucoup plus touché. Je reçois, et donc je donne davantage, et ça devient un dialogue d’émotions plutôt qu’un échange de vibrations. Ça m’a donné une nouvelle sensibilité à la musique.
KS: C’est une œuvre très personnelle pour moi, qui me fait penser à des choses qui sont arrivées dans ma vie. Le concerto commence avec la harpe, et ça touche dès la première note. Après viennent les violons, suivis de la clarinette. Le début est très calme, en mode rêveur, et après ça devient fou. La déstabilisation du rythme fait qu’on arrive à penser que ça part d’un rêve, de quelque chose de pas vraiment concret. Il y a beaucoup de couleurs, d’images qui en émanent. Je ne peux pas séparer ce concerto, surtout la première partie, de mon expérience avec la maladie. Je sens le calme, l’acceptation de la situation comme elle est. Pendant la thérapie, j’ai beaucoup dormi, et j’étais dans cet état de rêve, d’imagination. Le début du concerto, c’est le rêve qui devient thérapie.
KS: Quand je joue, je suis dans une autre dimension, dans le monde du rêve et des images. Pendant la performance, je n’entends plus les notes, les intonations ou les aspects techniques de la clarinette. La musique est pour moi un langage qui vient beaucoup des images dans ma tête. Je fais un peu comme un acteur qui entre dans son rôle. Quand je joue, je « suis » le concerto de Copland, la pièce que j’interprète. Je ne suis plus un homme qui joue de la clarinette, qui essaie d’interpréter la pièce, mais je suis la pièce elle-même.
ou aux points de vente :
Maison des arts du Grütli – Rue Général-Dufour 16
Lu-sa 10h00-18h00
T 0800 418 418 (Grütli)
T +41(0)22 418 36 18 (depuis l’étranger)
Espace Ville de Genève – Boulevard Carl-Vogt 2
lu 11h30-17h30 / ma-ve 8h30-17h30
T +41 (0)22 418 99 00
Genève-Tourisme – Rue du Mont-Blanc 18
Lu-ma-me-ve-sa 9h-18h / je 10h-18h / di 10h-16h
T +41 (0)22 909 70 00
Cité Seniors – Rue Amat 28
Ma-ve 9h-12h15
T. +41 (0)22 418 53 60
Concert pour les 100 ans de la Ligue genevoise contre le cancer |
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